La fondation de Soros quitte Budapest
L'Open Society Foundation du milliardaire américain d'origine hongroise George Soros a annoncé qu'elle déménageait à Berlin. Une décision que l'organisation justifie par la pression considérable que le gouvernement Orbán exercerait sur elle. De mauvais augure pour les europhiles et démocrates d'Europe et de Hongrie, de l'avis des commentateurs.
L'organisation doit revenir en Hongrie
Ce serait une erreur que de laisser le champ libre aux forces anti-européennes et nationalistes, écrit dans Polityka le commentateur Adam Szostkiewicz :
«La décision de transferer de Budapest à Berlin l'Open Society Foundation vient s'ajouter à la série de nouvelles inquiétantes pour les forces pro-européennes et pro-démocratiques en Hongrie, en Pologne et dans l'UE. Notamment pour la Commission européenne, actuellement en conflit avec Viktor Orbán sur le respect des principes de l'Etat de droit dans son pays. Les mouvances d'extrême droite anti-européennes et nationalistes s'en frotteront les mains. Les adversaires politiques et idéologiques devraient toutefois tout mettre en œuvre pour préparer un retour de la fondation en Hongrie.»
L'impassibilité coupable de l'UE
Süddeutsche Zeitung appelle l'UE à trouver un moyen efficace d'enrayer les dynamiques antidémocratiques au sein de ses Etats membres :
«[Le retrait de l'Open Society Foundation] est un signal d'alarme à l'intention de la démocratie hongroise – mais aussi et surtout un appel au secours qui doit être entendu. Cet appel au secours est adressé à l'UE. … Le gouvernement hongrois ne semble être impressionné ni par la procédure d'infraction déjà engagée par la Commission européenne, ni par la plainte déposée devant la Cour de justice de l'UE. L'impuissance de Bruxelles a des conséquences. L'enjeu de cette opposition n'est plus une seule fondation, ni la seule Hongrie. Dans le cas présent, c'est l'UE en tant que communauté de valeurs qui doit réagir. Elle doit de toute urgence trouver la parade pour désamorcer le détricotage de la démocratie dans certains Etats membres.»