Socialistes hongrois : nouveau leader, nouvel espoir ?
Bertalan Tóth a été élu nouveau président du Parti socialiste hongrois (MSZP). Au pouvoir avant la première victoire électorale de Viktor Orbán en 2010, la formation a connu depuis un inexorable déclin - elle n'a recueilli que 11,9 des voix aux législatives d'avril. La presse hongroise se demande si le parti moribond peut encore changer la donne.
Un programme ambitieux
Le nouveau président du parti socialiste veut révolutionner sa formation, lit-on dans Népszava, journal proche du parti :
«Bertalan Tóth espère que le MSZP réussira à renouer les liens avec les syndicats et les organisations de la société civile. Pour que ce souhait ne reste pas lettre morte, il veut organiser des tables rondes, de 'petits cercles de liberté' ouverts à tous. Car un changement de gouvernement ne passera pas par le Parlement, selon Tóth. Seul un regroupement de partis et d'organisations de la société civile permettra de venir à bout du 'système Orbán de coopération nationale'. Le nouveau chef de file du MSZP veut un parti qui protège le peuple du pouvoir, vienne en aide aux défavorisés et condamne impitoyablement le régime.»
Les socialistes n'ont pas la parade à Orbán
Quel que soit leur président, les socialistes n'ont aucun avenir en Hongrie, juge le journal Magyar Idök, citant le politologue Béla Galló :
«Galló estime que le parti socialiste a depuis longtemps rempli sa mission historique en défendant, lors du 'partage des richesses' [pendant la transition démocratique], les intérêts de la nomenklatura du régime Kádár. Or ces groupes d'intérêt se sont détournés depuis du MSZP. Selon l'expert, la Hongrie pourrait tout à fait supporter une bonne politique de gauche. Car il est indéniable qu'il y a trois millions de pauvres en Hongrie, et que l'élite au pouvoir est responsable de leur indigence. Mais le 'Orbán est coupable' entonné par les socialistes ne mène à rien, de telle sorte que même les plus défavorisés préfèrent voter pour le Fidesz.»