Roumanie : le président Iohannis menacé de destitution
En Roumanie, les chefs de file des partis au pouvoir Liviu Dragnea (PSD) et Călin Popescu-Tăriceanu (Alde) entendent décider d'ici lundi s'ils engagent une procédure de destitution envers le président Klaus Iohannis. Celui-ci bloque des amendements du droit pénal hautement controversés qui favoriseraient Dragnea et entraveraient la lutte anticorruption. Les commentateurs évaluent les tractations en cours à tous les niveaux du pouvoir.
Iohannis ne doit pas céder aux intimidations
Sur le portail Ziare, la journaliste Ioana Ene Dogioiu appelle le chef de l'Etat à ne pas battre en retraite en accédant aux demandes des partis au pouvoir :
«Il se peut ou non que Klaus Iohannis ait peur d'une suspension. Mais c'est une réaction humaine sans intérêt à mes yeux. Le président roumain aurait tort de courber l'échine face à une armée de maîtres chanteurs. Il n'a pas le choix. S'il cédait ou s'il donnait l'impression de pouvoir céder, il perdrait toute l'autorité que lui confère sa fonction de président. Il ferait preuve de faiblesse, ce qui pourrait se retourner contre lui à la moindre occasion. Le jour où le président craquera sous le poids des menaces marquera la fin de son mandat.»
Des manières assez cavalières
Dragnea pose un ultimatum à Popescu-Tăriceanu, écrit le portail Digi 24 :
«Pourquoi vouloir suspendre le président ? Pour mettre à sa place, ne serait-ce que provisoirement, une personne de confiance [le président du Sénat Călin Popescu Tăriceanu assurerait cette fonction]. Ceci résoudrait une grande partie des démêlés avec la justice du chef de file du PSD Liviu Dragnea. Ceci permettrait par ailleurs d'écarter d'institutions clés un certain nombre d'indésirables (par ex. la chef de l'autorité anticorruption Laura Codruta Kövesi). ... Compte tenu de la résistance opposée par Popescu-Tăriceanu à la tentative de suspension, il n'y a qu'une seule explication possible à la déclaration de Dragnea : tu as jusqu'à lundi pour décider si tu es avec moi ou contre moi ! »