Gouvernement Philippe III : renouveau ou solution de fortune ?
Après l'affaire Benalla et la démission de ministres - Nicolas Hulot à l'environnement et Gérard Collomb à l'Intérieur - Macron voulait faire oublier les remous en plaçant le remaniement sous le signe d'un nouveau départ. Objectif clairement manqué - tel est le verdict des commentateurs dès la présentation de la nouvelle équipe gouvernementale mardi.
Le président en mal de candidats
Sur le portail de l'hebdomadaire Politis, le journaliste Michel Soudais relève l'absence de visages connus parmi les nouveaux ministres :
«Tout ça pour ça. Après deux semaines de discussions et de supputations, l'Elysée a levé le voile sur le remaniement du gouvernement, mardi 16 au matin, par un simple communiqué. ... Il n'y a donc rien à attendre de ce jeu de chaises musicales qui aura surtout montré la difficulté d'Emmanuel Macron et d'Edouard Philippe à composer une équipe pour conduire une politique de plus en plus impopulaire, plusieurs personnalités pressenties ayant publiquement fait connaître leur refus de rallier ce gouvernement.»
Macron a mangé son pain blanc
Dans le nouveau gouvernement Philippe, on cherchera en vain le nouveau monde dont Macron se veut être le prodrome, commente Tages-Anzeiger :
«Au bout de deux semaines de recherches, on a compris : Macron n'a trouvé personne d'autre. La composition de son nouveau gouvernement s'éloigne encore plus de sa promesse de concilier les positions de gauche et de droite. Les tentatives de recrutement dans les rangs des socialistes ont échoué, car plus aucun d'entre eux ne croit à la volonté du président de combattre la pauvreté et la misère. Si le gouvernement se dit nouveau, il n'incarne en rien un nouveau départ. Au contraire, il prouve ce qui s'annonce depuis l'été : Macron a mangé son pain blanc. »