En Serbie, la rue se mobilise contre le président Vučić
Depuis le mois de décembre en Serbie, des dizaines de milliers de personnes manifestent régulièrement contre le président Aleksandar Vučić. Ils lui reprochent un style autocratique et des atteintes à la liberté de la presse. Vučić a indiqué vouloir sévir contre les contestataires. La presse porte un regard contrasté sur la mobilisation.
Mais qui est donc le fasciste ?
Douma critique vertement les propos tenus par Vučić :
«Il est primitif de traiter des dizaines de milliers de personnes qui protestent contre des dysfonctionnements sociaux de fascistes, d'oligarques et de vandales. Les Serbes fustigent entre autres la censure que Vučić inflige aux médias depuis l'époque déjà où il était Premier ministre. La télévision d'Etat occulte tout bonnement la mobilisation actuelle et c'est bien ce qui a poussé les manifestants à vouloir accéder à la chaîne. De l'avis de Vučić, seuls des fascistes et des oligarques peuvent se dissimuler derrière une telle action. Le fasciste ne serait-il pas plutôt, au contraire, celui qui réprime le peuple qui proteste ?»
Des manifestations sans revendication claire
Que veulent les manifestants, outre la destitution de Vučić ? s'interroge Večernji list :
«Il faut se demander si, au XXIe siècle, la rue peut être la solution à des problèmes politiques qui s'accumulent depuis des années. ... De nombreuses doléances de l'opposition sont pertinentes, de la critique du blocus médiatique à celle de l'opacité des règles électorales. Dans le même temps, les revendications premières des manifestants, de même que leur potentiel électoral, sont un mystère, car Vučić et son parti remportent régulièrement les élections en Serbie. ... Même les sondages les plus récents prédisent une nouvelle victoire haut la main du SNS [de Vučić]. Reste l'espoir qu'il y ait enfin des discussions normales, afin d'éviter des scènes désagréables.»