Slovaquie : un parti d'extrême droite jugé en conformité avec la loi

La Cour Suprême slovaque a rejeté une demande d'interdiction du parti d'extrême droite L'SNS (parti populaire Notre Slovaquie), dirigé par Marian Kotleba, et représenté au Parlement. La Cour a justifié sa décision en invoquant l'insuffisance des preuves permettant de conclure à une violation de l'ordre démocratique. Déception dans les médias slovaques.

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Teraz.sk (SK) /

On déroule le tapis rouge à des fascistes

Pour Teraz.sk, c'est malheureusement un point de plus pour le camp de l'extrême droite :

«La dimension politique du litige est bien plus vaste que les bisbilles sur tel ou point paragraphe de la loi. Ce verdict est de nature à souffler dans les voiles du parti. Il vient d'obtenir la confirmation qu'il agit en conformité avec la Constitution. Plus important encore, la décision du tribunal a considérablement augmenté le potentiel de ĽSNS de forger des coalitions, sachant qu'aujourd'hui, sa cote est nulle à cet égard. Si ces gens arrivaient au pouvoir, la Slovaquie se retrouverait dans une situation très dangereuse. ... La décision du tribunal a non seulement la valeur d'un avertissement, mais elle lance également un défi à la société, appelée à prendre conscience de sa situation actuelle et à réfléchir à ce qu'elle veut pour l'avenir.»

Sme (SK) /

Personne ne nous fera dévier de notre trajectoire européenne

La déception de Beata Balogová, rédactrice en chef du quotidien Sme, après le verdict, est atténuée par le fait que la majorité des Slovaques ne s'identifie pas au parti :

«Il est difficile de contredire l'argument du tribunal selon lequel la revendication formulée par un parti de quitter l'OTAN et la volonté d'organiser un référendum sur la sortie de la Slovaquie de l'Union européenne ne suffisent pas pour motiver une interdiction. Or la rhétorique anti-européenne n'est que le début de la menace que représente L'SNS. Le parti est extrêmement toxique et il veut faire voler en éclat la démocratie. Toutefois, une part importante des citoyens a un avis tranché sur la personne de Kotleba. Ils veulent faire partie de l'Europe, que ce soit en termes de valeurs ou intellectuellement ou par l'adhésion du pays à l'UE. Nous ne laisserons pas des fascistes anéantir tout le chemin parcouru au fil de 15 ans.»