Les européennes, baromètre des législatives en Pologne
Le PiS, parti national-conservateur au pouvoir, sort vainqueur des européennes en Pologne. Selon les estimations provisoires, il aurait obtenu plus de 42 pour cent des voix, devant l'alliance d'opposition "Coalition européenne", qui n'a recueilli qu'environ 39 pour cent des suffrages. Les médias polonais commentent ces résultats dans la perspective des législatives d'automne.
Ne pas baisser les bras !
Gazeta Wyborcza veut donner du courage à l'opposition :
«Le camp démocratique a perdu la première mi-temps de ce match électoral et c'est bien dommage. Nous pouvons en tirer des conclusions importantes. Cet échec ne signifie pas nécessairement que les démocrates seront les perdants des élections parlementaires d'octobre, même si l'effet psychologique et la victoire relative de la coalition européenne compliqueront la tâche. ... Dans les mois à venir, le camp démocratique devra fournir la preuve de son unité et de son leadership et élaborer un programme. Le pire des scénarios envisageables serait une désintégration de la coalition et une attitude de résignation. Le perdant n'est pas celui qui perd de justesse mais celui qui s'accommode de la défaite. La Pologne mérite mieux que le gouvernement PiS.»
L'opposition achoppe toujours à la même erreur
La victoire au scrutin d'automne du parti au pouvoir est d'ores et déjà assurée, lit-on dans Rzeczpospolita :
«Le résultat des européennes est formel : il serait naïf de penser que la peur du PiS pousse les électeurs à voter pour l'opposition. Ils existent certes, ces électeurs qui ont peur du PiS. Mais ils sont trop peu nombreux pour pouvoir espérer amener une victoire électorale. Le problème de l'opposition, c'est que pendant trois ans et demi, elle n'a pas su mettre au point de plan B pour le cas où les électeurs non seulement ne se rendent pas aux urnes, pour voter pour un moindre mal, mais qu'ils votent par opportunisme, pour le parti qui défend au mieux leurs intérêts. ... Cela n'a fonctionné ni en 2015 ni en 2019. Jamais deux sans trois, dit l'adage. En l'occurrence, la réflexion d'Albert Einstein me semble appropriée : 'La folie, c’est de faire tout le temps la même chose et de s’attendre à un résultat différent !'»