Nouvelles taxes douanières américaines contre la Chine
Donald Trump a annoncé l'adoption de droits de douanes sur des marchandises chinoises jusqu'ici épargnées par ces taxes et correspondant à un volume total de 300 milliards de dollars. Elles pourraient notamment affecter les téléphones et les ordinateurs portables ainsi que les jouets. La Chine a menacé de prendre des mesures de rétorsion. Les éditorialistes évoquent une certaine accoutumance à ces guerres commerciales.
L'effet choc de la tactique Trump s'émousse
Handelsblatt ne croit pas que la stratégie du président américain soit opérante :
«Trump a beau se pavaner devant ses électeurs - on ne saurait parler de bilan réussi. ... La méthode Trump de la 'pression maximale' finit par montrer ses limites. Même après les dernières annonces de taxes douanières, la Chine a fait savoir qu'elle maintenait ses revendications centrales. La tactique de Trump a donc ses limites, augmenter les taxes à qui mieux mieux ne permet pas d'avancer réellement. Elles ont perdu leur effet choc, le reste du monde est bien obligé de composer avec le défi.»
Un conflit appelé à durer
On est encore bien loin d'une fin du litige commercial, pronostique Dnevnik :
«Même si la Chine a manifesté à plusieurs reprises, ces derniers mois, la volonté de conclure un accord - tout en riant sous cape sur la question de la propriété intellectuelle - après plusieurs coups de salves ultérieures des Etats-Unis, le pays se prépare à un long conflit. Les règles de ce conflit sont incomparables à celles en vigueur entre les Etats-Unis et l'Union soviétique à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Dans un monde régi par des chaînes logistiques inextricablement liées et interdépendantes, les différences idéologiques jouent un rôle subalterne. Dans la lutte pour l'hégémonie économique, tout ce qui compte est la couleur de l'argent.»
Ce n'est pas la guerre de la Russie
Ria Novosti pointe l'attitude avisée qui pourrait être celle de la Russie face au conflit commercial :
«Des décisions d'ordre militaro-politiques ne seraient impératives que dans le cas, Dieu nous en garde, où le conflit dépasserait le domaine économique pour s'étendre à d'autres domaines. Mais dans un premier temps, c'est surtout le refroidissement de l'économie mondiale causé par ces différends qui nous préoccupe. J'entends la chute des prix du pétrole. D'un autre côté, un certain nombre de niches se créent : si la Chine cesse de s'approvisionner en GNL de provenance américaine (ce qu'elle a déjà fait par le passé), pourquoi ne lui proposerions-nous pas à la place du gaz liquide de la péninsule de Yamal ou de la mer d'Okhotsk ? D'une manière plus générale, nous avons beaucoup de ressources intéressantes à proposer à nos camarades et partenaires chinois. Ceci dit, fondamentalement, cette guerre n'est vraiment pas notre guerre.»