L'Allemagne s'engage à délester l'Italie
Le ministre allemand de l'Intérieur, Horst Seehofer, a fait savoir que l'Allemagne était prête à accueillir 25 pour cent de tous les réfugiés sauvés en mer au large de l'Italie. En septembre, l'Allemagne, la France, l'Italie ainsi que d'autres gouvernements veulent se retrouver à Malte pour élaborer un système de quotas. Un tournant dans le débat sur les réfugiés ?
L'essentiel, la mise à l'écart de l'extrême droite
Il semblerait que plusieurs Etats de l'UE ne veuillent pour rien au monde avoir un nouveau gouvernement Salvini, analyse Jutarnji list :
«Que s'est-il passé dans les coulisses de cette décision ? Pendant des années en effet, en vertu du traité de Dublin, on s'était délesté de tous les soucis et de tous les coûts, laissant les pays d'arrivée s'occuper seuls des réfugiés. Le fait est que cette pratique a soufflé fort dans les voiles des souverainistes de Salvini - une plus grande menace pour l'UE que le Brexit. Macron, talonné de près par Le Pen, a enfin fini par le comprendre et a effectué un virage à 180 degrés pour empêcher que Salvini ne réapparaisse à la table des négociations dans un an.»
Une idée qui pourrait profiter à l'AfD
Le quotidien Die Welt met en garde contre les conséquences sur le long terme de l'offre de Berlin :
«Pour l'heure, l'Allemagne ne s'engage à accueillir que quelques centaines de migrants. Mais si leur nombre devait un jour repartir à la hausse, l'accueil deviendrait un défi de taille, peut-être insurmontable, pour la société et la paix sociale. ... L'Allemagne présumerait de ses forces si, en cherchant à délester le nouveau gouvernement aux manettes à Rome, elle facilitait l'immigration d'une manière générale, selon la logique : 'Chaque réfugié en moins est une voix en moins pour Matteo Salvini'. Une politique qui vise à affaiblir l'extrême droite en Italie et renforce du même coup l'AfD en Allemagne serait contraire à sa vocation initiale.»