L'ex-président roumain était un indic de la police communiste
L'ex-chef de l'Etat roumain Traian Băsescu aurait vraisemblablement été un informateur de la police politique du régime communiste, Securitate. La cour d'appel de Bucarest a appuyé une allégation en ce sens de l'institut en charge de la lustration en Roumanie. Président, Băsescu avait pourtant promu la divulgation des dossiers de la Securitate. Les commentateurs font des analyses divergentes.
Le responsable qu'il fallait à un moment-clé
Les mérites de Băsescu restent incontestables, estime la journaliste Ioana Ene Dogioiu sur Ziare :
«Traian Băsescu a été, j'en suis convaincue, la meilleure solution pour la Roumanie à un moment historique [2004 à 2014]. Il a globalement fait ce qu'il fallait pour le pays. Il a attaqué au bulldozer le système mafieux bâti par les apparatchiks de la Securitate. Le fait qu'il n'ait rien su créer d'autre en guise de substitution, en raison notamment de sa petitesse d'esprit, cela est une tout autre histoire, qui s'alimente de sa propension à trahir les ex-membres de la Securitate. Mais que cela nous plaise ou non, il est le capitaine qui a manœuvré notre navire de l'Est vers l'Ouest. Si l'on compare la Roumanie à celle de 2014, une chose est claire : le changement opéré a été historique.»
Gouverner avec un boulet
Le journal à sensation Libertatea se demande qui menait la danse dans le pays :
«Pendant des années, Băsescu n'a eu de cesse d'attaquer le baron des médias Dan Voiculescu, en raison du passé d'agent de la Securitate de celui-ci. Pendant tout ce temps, Băsescu avait lui-même un cadavre dans le placard. ... Il n'en avait pas moins un pays à diriger. Il se faisait contrôler et menacer, car en cas de désobéissance, ceux qui le faisaient chanter auraient divulgué ces informations compromettantes le concernant. Qui sont ceux qui ont dissimulé jusqu'à l'an dernier les preuves de ses activités d'espionnage ? Qui sont-ils, ces gens qui ont dirigé le pays à la place du président ? Combien de ses actions lui ont été dictées par sa conscience et combien par les voix qui lui intimaient des ordres en coulisses ?»