Encore un an d'immobilisme
Au lieu de procéder à des changements, le parti au pouvoir divise le pays, déplore Evenimentul Zilei :
«Klaus Iohannis n'a pas dit un mot de ses projets pour le pays au cours de la campagne électorale. Il s'est contenté de faire la guerre au PSD. ... Aujourd'hui non plus, Iohannis ne dit pas ce qu'il compte faire lors de ses cinq nouvelles années de mandat. Il a préféré nous prévenir que la guerre avec le PSD n'était pas terminée. Il faudra attendre une année supplémentaire d'ici les prochaines élections législatives, qui se tiendront en décembre 2020. Cela signifie que le PNL et Iohannis n'entreprendront rien pour chercher à améliorer la gouvernance du pays, pour changer radicalement l'administration nationale. Les Roumains continueront à vivre comme avant. Mais ils seront en guerre avec le PSD. Et en temps de guerre, le quotidien des citoyens ne peut s'améliorer.»
Une véritable révolution politique
La Roumanie connaît une profonde mutation, observe le portail Klubjagiellonski.pl :
«Ludovic Orban, compte tenu de son succès aux européennes, de son arrivée au pouvoir, du possible réchauffement des relations avec Bruxelles et du soutien du président Klaus Iohannis, peut-il espérer l'emporter aux législatives de l'année prochaine ? ... Premier ministre chargé des affaires courantes, il ne peut mener de véritables réformes, mais il sera en revanche tenu pour responsable du bilan de son gouvernement. ... Une chose est sûre : un individu [Liviu Dragnea] dont les problèmes juridiques ont influencé la dynamique de la politique roumaine ces dernières années est derrière les barreaux aujourd'hui. Le parti [PSD] qui composait récemment encore le gouvernement, se trouve dans une situation délicate et ne peut réellement escompter de retour rapide au pouvoir. La politique roumaine connaît une véritable révolution.»
Jusqu'ici, les conservateurs ont toujours déçu
La confirmation de Iohannis à son poste constitue un défi de taille pour lui et pour le Parti libéral conservateur (PNL) dont il est proche, fait valoir Libertatea :
«Les Roumains de l'étranger se sont neuf fois plus mobilisés que lors des législatives de 2016. Leur enthousiasme pourrait toutefois être douché si ceux en qui ils ont placé leur confiance n'étaient pas en mesure de tenir leurs promesses. Comme le dit le proverbe : 'faire campagne est de la poésie, gouverner est de la prose'. Ce n'est pas la première fois que les conservateurs gouvernent la Roumanie. ... Or jusqu'ici, ils n'ont jamais été capables de consolider leur électorat et de gouverner le pays plusieurs mandats d'affilée. Notamment en raison de leur imperméabilité aux critiques, aux faits et aux obligations.»
Un risque de dérive monarchique ?
Le président sortant, victorieux, ferait bien de ne pas se laisser griser par le succès, conseille G4Media.ro :
«Il y a fort à parier que porté par un sentiment de sur-légitimation, Iohannis croira avoir obtenu du peuple le mandat de diriger le pays comme bon lui semblera. Le risque de faire figure de messie est réel quand un président est confirmé à son poste en bénéficiant d'une si large confiance, quels qu'aient pu être les facteurs qui ont abouti à sa réélection. On aurait tort de minimiser les risques de posture monarchique, d'autant que Iohannis détiendra l'ensemble du pouvoir, au gouvernement et au parlement. Car suite à la claire victoire de son candidat, le [Parti libéral conservateur] PNL pourra consolider sa fragile majorité au Parlement. Il se trouvera suffisamment de députés opportunistes dans les rangs du PSD [dans l'opposition] pour rallier le camp des vainqueurs.»