Finlande : après la grève de la poste, le gouvernement en crise
Le conflit social autour de la mauvaise rémunération des employés du secteur postal a engendré une crise politique en Finlande. Le gouvernement est soupçonné d'avoir été au courant du projet de la poste de créer 700 emplois de tri soumis à des conventions salariales moins avantageuses. Après plusieurs semaines de grève, la ministre en charge a démissionné. Le Premier ministre doit-il aussi s'en aller ?
La coalition survivra
Les partenaires de coalition des sociaux-démocrates n'ont aucun intérêt à renverser le gouvernement, explique Iltalehti :
«Le bras de fer de plusieurs semaines dans le secteur postal, qui a culminé vendredi dernier avec la démission de la ministre en charge, Sirpa Paatero, a été un show politique mis en scène par le Premier ministre, Antti Rinne, et qui consistait à sacrifier Paatero, sous le regard passif des autres partis de la coalition. ... Même si le chef du gouvernement se trouve aujourd'hui dans une situation délicate, il est peu probable que la Ligue verte, et encore moins le Parti du centre, au plus bas dans les sondages, décident de faire capoter la coalition récemment échafaudée. ... Il y aurait une meilleure alternative, à savoir évincer Rinne du poste de Premier ministre. D'un autre côté, il se pourrait aussi que la Ligue verte et le Parti du centre tentent d'obtenir des concessions du dirigeant en difficulté.»
Le Parti du centre dans l'impasse
La gestion du conflit social à la poste est particulièrement délicate pour le Parti du centre, constate Ilta-Sanomat :
«Rinne peut-il rester Premier ministre ? C'est une question à laquelle le Parti social-démocrate de Finlande, mais aussi et surtout le Parti du centre, devront réfléchir. Car celui-ci et sa présidente, Katri Kulmuni, sont dans une situation difficile. Rinne garantit certes que les objectifs du Parti du centre soient adoptés dans le programme gouvernemental ; mais d'un autre côté, le parti se tire une balle dans le pied en acceptant les déclarations de Rinne, surtout s'il y trouve des lacunes, s'il s'avère que le Premier ministre a faussé la vérité, ou encore s'il l'a passée sous silence.»