La Croatie assure la présidence tournante de l'UE
Le 1er janvier 2020, la Finlande a cédé les rênes de la présidence tournante de l'UE à la Croatie, dernier pays en date à avoir intégré l'Union. Les médias évoquent les défis auxquels Zagreb sera confrontée et se demandent si le pays sera à la hauteur.
Faire sortir l'UE du brouillard du Brexit
Il faut que la présidence croate de l'Union fasse de l'élargissement sa priorité, juge The Irish Times :
«Le président français, Emmanuel Macron, estime que l'élargissement doit être 'gelé' tant que les règles et le processus d'adhésion n'auront pas été révisés. Même si des réformes sont essentielles dans ces deux domaines, il faut qu'elles soient menées parallèlement, et non au détriment des promesses d'élargissement. ... Quelles raisons la Serbie et le Kosovo auraient-ils sinon de consentir aux durs compromis nécessaires au développement de relations normales ? ... Pendant que les Croates seront à la barre, l'UE doit s'efforcer de regarder par-delà le brouillard du Brexit et jeter les jalons de sa croissance future, plutôt que de continuer d'œuvrer à son morcellement progressif.»
De nouveaux psychodrames en perspective
La présidence tournante s'annonce sous les pires auspices pour la Croatie, fait valoir L'Echo :
«Prenez le Brexit : la Croatie, qui prend la présidence tournante de l'Union, en a fait la première de ses priorités. Le Royaume-Uni sera un Etat tiers le 1er février et Londres se donne onze mois pour négocier les conditions d'une nouvelle relation commerciale et stratégique avec l'Union. Un délai risible pour des négociations polarisantes : un cocktail annonciateur de nouveaux psychodrames ? C'est sans compter l'autre priorité affichée par la présidence croate : l'élargissement. On va donc remettre le couvert sur les Balkans occidentaux, et réveiller la profonde fracture entre une Europe qui plaide l'élargissement stratégique et l'autre qui juge stratégique d'y mettre un frein.»
Des problèmes à tous les niveaux
La Croatie peut s'attendre à une présidence tournante difficile, estime également Delo :
«Bien que Zagreb ait de nombreux problèmes avec Belgrade et Sarajevo, la Croatie aimerait enregistrer des progrès au chapitre de l'élargissement dans les six prochains mois. Le veto français et la revendication d'une nouvelle méthode pour le processus d'élargissement, formulés avant l'ouverture des négociations d'adhésion avec la Macédoine du Nord, ont éveillé des doutes importants quant à la capacité de l'UE à tenir ses promesses. ... D'un autre côté, la Croatie devra prouver que les puissants courants nationalistes qui la traversent n'auront pas d'influence sur sa politique européenne et que sur le plan de la surveillance des frontières extérieures, elle n'attentera pas aux principes fondamentaux de l'UE.»
Un test de maturité
Des défis considérables attendent la Croatie en 2020, souligne Novi list :
«Présidence tournante de l'UE au premier semestre ; vice-présidence de la Commission européenne ; organisation de la Conférence sur l'avenir de l'Europe ; Rijeka capitale européenne de la culture... Cette année, les thématiques européennes domineront la vie politique et publique. Mais ce sera aussi un véritable test : la Croatie est-elle capable ou non de relever de manière responsable les grands défis qui se présentent à elle sur la scène européenne et mondiale ?»