La Lettonie met fin aux adoptions vers l'étranger
Cette semaine, le Parlement letton a décidé de mettre un terme aux adoptions d'enfants lettons par des parents adoptifs vivant dans d'autres pays. Une modification de la loi devrait les interdire complètement à l'avenir. Ces dix dernières années, 1 400 enfants lettons ont été adoptés à l'étranger. S'agit-il d'une honte pour la Lettonie, ou d'une nécessité pour le bien des enfants ? Le débat est ouvert dans le pays.
Penser d'abord à l'avenir de l'enfant
Ce débat fait abstraction de l'intérêt supérieur de l'enfant, s'agace Viesturs Kleinbergs, président de la fédération des travailleurs sociaux dans Latvijas avīze :
«Soyons bien d'accord : je ne suis pas favorable à l'adoption internationale. En mon for intérieur, j'y suis opposé. Mais quand il en va de la vie et de l'avenir d'un enfant, nous ne pouvons pas nous cantonner aux intérêts nationaux, en vertu desquels nous voulons à tout prix retenir nos nationaux dans le pays. Car en l'occurrence, le prix à payer est la vie et l'avenir de l'enfant. ... Si nous voulons interdire l'adoption à l'étranger, l'Etat doit apporter à tous les enfants restés sans la protection et les soins de leurs parents la sécurité et la bienveillance d'une famille lettone lui permettant de se développer et de s'épanouir pleinement.»
Il en va de la réputation du pays
Dans l'hebdomadaire Ir, la juriste Dana Rone s'inquiète pour l'image de son pays :
«Dans les statistiques d'adoption par des parents adoptifs vivant à l'étranger, la Lettonie fait piètre figure comparée à d'autres Etats baltes. Depuis 2003, les autorités ont avalisé 1925 adoptions, pour moitié à destination des Etats-Unis. La Lituanie et l'Estonie affichent des chiffres bien inférieurs. Un écart aussi important par rapport à nos voisins peut être considéré comme un aspect qui nuit à l'image du pays et soulève la question : pourquoi la Lettonie ne se donne-t-elle pas les moyens d'assurer une bonne prise en charge de [ces enfants qui sont] ses citoyens ?»