Les Jeux olympiques de Tokyo reportés
Les Jeux olympiques d'été, qui devaient se dérouler au mois d'août à Tokyo, ont été reportés à 2021 en raison de l'épidémie de Covid-19. C'est la décision qui a été prise à l'issue d'un entretien téléphonique entre le président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, et le Premier ministre japonais, Shinzo Abe. L'occasion pour la presse de s'interroger sur le sens de cet évènement sportif.
La flamme olympique est une lueur d'espoir
La décision n'était pas simple à prendre, explique Vedomosti :
«La question de savoir si les Jeux devaient avoir lieu malgré tout, en cette période de pandémie, a divisé le monde du sport. Les uns les auraient jugés déplacés : peut-on en effet organiser ce grand spectacle en pleine période de guerre - guerre que l'on est de surcroît en train de perdre ? Les autres font valoir que les Jeux, à l'heure où les Etats se replient sur eux-mêmes et où les gens s'isolent, auraient été un symbole d'espoir, d'ouverture et de solidarité. ... Le report est un compromis. On a confié la flamme olympique à Tokyo - une lueur d'espoir en cette période troublée.»
Un autre regard sur les Jeux
Le président du CIO, Thomas Bach, a fait piètre figure avant que la décision ne soit prise, critique Gazeta Sporturilor :
«Comme la majorité des leaders politiques, dépassés par les évènements et rivés à leurs postes bien rémunérés, Thomas Bach a lui aussi réagi mal et trop tard. ... Deux jours plus tôt, il publiait encore un long communiqué, truffé de banalités et d'hypocrisies, dans lequel il assurait que le CIO travaillerait dur et prendrait une décision sur les Jeux dans les quatre semaines suivantes. Bach œuvrerait donc à la promotion des idéaux olympiques ; il polirait les cinq anneaux avec un plumeau d'un milliard de dollars. Le monde post-coronavirus pourrait nous donner une toute nouvelle perspective sur les JO. Nous ne reviendrons pas forcément à l'innocence des idéaux de Pierre de Coubertin, mais peut-être à l'esprit austère d'Avery Brundage. L'isolement crée toutes sortes d'utopies.»
Sans vaccin, pas de sport
Pour La Repubblica, de nombreuses questions restent en suspens, même après le report :
«Plusieurs évènements sportifs ayant déjà été reportés à 2021, on peut légitimement se demander quand les Jeux pourront avoir lieu. Certains évoquent le mois de mars, d'autres l'été, mais il est clair que les calendriers des championnats professionnels de football, de basket et de tennis sont déjà pleins et que de nombreux athlètes ne seront pas disponibles. Sans oublier que les JO n'enregistreront pas les mêmes audiences si d'autres compétitions ont lieu simultanément. Or la partie la plus importante se joue contre le virus : comment le sport, qui vit de l'implication physique des personnes, pourra-t-il revenir ? A moins de trouver un vaccin ou un remède, se rendre dans un stade, un gymnase ou une piscine paraît impensable.»