Coronavirus et réseaux sociaux : les séniors au pilori ?
La pandémie de coronavirus semble attiser le conflit intergénérationnel, de l'avis de certains observateurs. Le phénomène revêt une telle ampleur qu'il existe même le mot-dièse "BoomerRemover" (éliminateur de babyboomers', en français) sur les réseaux sociaux - les séniors constituant un groupe à risque.
Un répugnant désir de vengeance
Tages-Anzeiger est horrifié de voir que des jeunes souhaitent que des vieux succombent à la maladie :
«'BoomerRemover' - voilà le nom du Covid-19 sur les réseaux sociaux, tel une gomme qui efface la génération des séniors. Nombreux sont ceux à interpréter la pandémie comme un acte de vengeance contre les anciens. Les rappeurs du groupe allemand K.I.Z. ont clamé lors d'un concert que le virus ne tuaient que de 'vieux hommes blancs' - un moindre mal, donc. ... Le comique Schlecky Silberstein affirme que le coronavirus était une chose juste, car 'ces 50 dernières années la génération des 65 ans a mené la planète droit dans le mur'. De tels propos disqualifient d'emblée leurs auteurs. Ces déclarations sont l'expression d'une discrimination générationnelle qu'il convient de condamner, au même titre que le racisme et le sexisme.»
Le retour de flammes de la révolution
La génération des retraités est rattrapée par les revendications de son passé, affirme Die Presse :
«La pandémie de coronavirus a ravivé le conflit larvé entre les générations, comme le montre le mot-dièse BoomerRemover sur Twitter. Il révèle la joie qu'éprouvent certains à voir le virus effectuer un travail qui, pendant des millénaires, avait été effectué individuellement et à la main, sous la forme de 'sénicides" (homicides des vieillards). Cette génération qui s'était impitoyablement rebellé contre ses pères et ses grand-pères, aux cris de 'Ne faites confiance à personne de plus de 30 ans' est elle-même la cible de cette haine générationnelle. Cette génération qui a été la première à vouloir supprimer la famille, qui considère l'IVG comme un droit et l'euthanasie comme un 'sénicide' acceptable.»