Le programme d'aide de l'Italie est-il adapté ?
Mercredi soir, le Premier ministre italien, Giuseppe Conte, a présenté le programme d'aide du gouvernement pour lutter contre les effets de la crise du coronavirus. Baptisé "Rilancio", il prévoit d'allouer 55 milliards d'euros à l'économie, aux familles et aux chômeurs. La presse du pays se montre sceptique.
Beaucoup de promesses, pas de plan
Ce programme paraît très chaotique, juge La Stampa :
«Face à cette situation inédite, il était plus que difficile de présenter un projet cohérent. Mais ce texte de 500 pages porte tous les stigmates d'un système politique inopérant, peu capable de constater sur place, dans les différentes régions du pays, ce qui serait utile et ce qui ne l'est pas. La transmission des doléances semble s'être déroulée par le biais de requêtes transmises par les fédérations professionnelles aux différents ministères. Chaque ministre revendique au moins un chapitre du projet. Seul le ministère des Finances semble faire preuve d'un semblant de capacité planificatrice, tandis que les mesures destinées à l'industrie laissent à désirer.»
La part belle à la bureaucratie
Les investissements font défaut dans ce programme, estime Avvenire :
«Ce texte massif de plus de 250 articles et 500 pages, qui liste une somme de mesures dont il est difficile de dégager le fil rouge, hormis la compensation des dommages économiques et sociaux, présente un risque sérieux : il continue à faire prévaloir cette bureaucratie qu'il faudrait pourtant combattre. ... Le gouvernement Conte assure que ce ne sera pas le cas. ... On verra si le temps considérable qu'a nécessité l'élaboration de ce programme permettra vraiment une amélioration des mécanisme de redistribution. ... Mais la première impression que suscitent les différentes ébauches disponibles du projet, c'est que les dépenses courantes l'emportent sur les investissements, lesquels, aujourd'hui plus que jamais, restent indispensables à une reprise digne de ce nom.»