Pays-Bas : de nouvelles dettes pour sortir de la crise ?
De lors son discours d'ouverture de l'année parlementaire, mardi, le roi des Pays-Bas, Willem-Alexander, a présenté le programme du gouvernement pour les douze prochains mois. En dépit d'un endettement élevé, le Premier ministre, Mark Rutte, veut procéder à des investissements et contracter de nouvelles dettes pour stimuler une économie mise à mal par la crise du coronavirus. Un projet qui divise.
Une danse au bord de l'abîme
NRC Handelsblad juge qu'au vu de la situation économique actuelle, contracter de nouvelles dettes serait irresponsable :
«Ce qui est étrange, c'est qu'on prenne aussi peu conscience du danger [de crise économique]. Tout se poursuit comme avant, à cette différence près que l'on vit bien plus à crédit et qu'une partie considérable de l'économie est sous perfusion. Tout cela fait penser à l'orchestre du Titanic, qui continue de jouer alors que le paquebot est en train de sombrer. La devise à La Haye aujourd'hui, c'est investir pour sortir de la crise. C'est un changement de cap osé et radical par rapport à l'approche privilégiée dans les crises précédentes. On peut se demander dans quelle mesure cela nuira aux générations futures.»
Nous en avons les moyens
De Telegraaf salue la décision du gouvernement, qu'il juge sage :
«Les Pays-Bas en ont les moyens. La dette publique passera juste au-dessus de la barre des 60 pour cent en 2021. Rien à voir avec la dette de l'Italie (qui était déjà de 134 pour cent avant la crise du coronavirus) ou celle de la Grèce (181 pour cent). ... Ce matelas financier ne tombe pas du ciel. Le Premier ministre, Mark Rutte, avait exigé beaucoup de sacrifices des citoyens, qui avaient dû se serrer la ceinture. Ce qui souligne une fois de plus que notre pays n'a pas à payer les pots cassés pour les Etats membres de l'UE qui, ces dernières années, se sont rendus coupables de décisions lâches et de gabegie financière.»