Pologne : retour de Kaczyński au gouvernement
En Pologne, le cabinet a été remanié et réduit. Il ne comptera plus que 14 ministres, contre 20 jusque-là. Jarosław Kaczyński, chef du parti au pouvoir PiS, devient vice-Premier ministre. Przemysław Czarnek, qui avait défrayé la chronique avec ses sorties homophobes et hostiles envers la communauté LGBT, a été nommé ministre des Sciences et de l'éducation. Quel sera l'impact de ce remaniement sur les liens entre la Pologne et l'UE ?
Un tournant nationaliste
Gazeta Wyborcza redoute une poursuite de la droitisation du gouvernement :
«A en croire les annonces, le second mandat du PiS sous l'égide du Premier ministre Mateusz Morawiecki entraînera un virage encore plus nationaliste encore. Sous l'effet de la crise, les caisses de l'Etat étant vides, le social se réduira à peau de chagrin. ... C'est pourquoi le nationalisme, menée d'une main de fer, est placé tout en haut de l'agenda politique. ... Les bavardages dans le camp du gouvernement sur la justice sociale, les difficultés des locataires, l'égalité des chances devant la justice, toutes ces formules creuses appartiennent désormais au passé. Le contrôle des tribunaux et de l'opinion, voilà la nouvelle priorité.»
La fronde anti-UE a le vent en poupe
Handelsblatt redoute également que l'action du gouvernement soit encore plus dominée par son idéologie radicale :
«Les juges et les médias indépendants seront les premiers à être encore plus tourmentés. Les tentatives de disculper le gouvernement pour ses erreurs dans la gestion de la crise sanitaire vont à nouveau s'inviter à l'ordre du jour, et des agissements criminels seront ainsi tolérés. Kaczynski, tenant de la ligne dure, éloigne ainsi un peu plus la Pologne de l'UE. La Pologne, premier bénéficiaire des subventions européennes, va exacerber encore sa fronde anti-UE.»
Une stigmatisation sordide
WPolityce.pl fustige l'opposition et la presse critique, qui trouvent selon lui systématiquement à redire aux membres du gouvernement PiS :
«Gazeta Wyborcza a fait chauffer tous les ordinateurs de sa rédaction pour lancer une campagne de dénigrement contre le nouveau ministre des Sciences et de l'éducation, agrémentée d'un florilège de citations censées prouver ses crimes. ... Quoi que fasse ce gouvernement, l'essentiel aux yeux de ces écrivaillons est qu'il la boucle, faute de quoi les coups commencent à pleuvoir. ... Quand cesseront-ils enfin leur ritournelle, qui consiste à dire que les politiques du PiS n'ont rien à dire, pour ensuite retourner leurs dires contre eux ? C'est tellement sordide que les micros et les journaux en rougissent de honte.»