Bélarus : un manifestant tué par des policiers
A Minsk, un manifestant de 31 ans est mort des suites d'une blessure à la tête reçue lors d'une arrestation violente. Des policiers en civil avaient auparavant retiré les rubans rouges-blancs-rouges de la cour d'un immeuble, ce qui leur avait valu les protestations des habitants. L'homme n'est pas la première victime du mouvement de protestation contre le régime - une contestation qui ne faiblit pas malgré la répression.
Répression et dialogue tronqués, rien de plus
Sur le portail indépendant VTimes, le journaliste Alexander Starikevitch décrit la façon de procéder de l'Etat face aux manifestations :
«Le nombre de personnes touchées par la répression est d'environ 20 000. Précisons qu'en Pologne, qui compte pourtant quatre fois plus d'habitants, à peine plus de 10 000 personnes avaient été internées à l'époque de 'Solidarność'. Mais qu'à cela ne tienne : le pouvoir bélarusse entame un 'dialogue national inclusif', implacable et vide de sens, à travers tout le pays. Ce processus a commencé avec la très médiatisée visite de Loukachenko à la prison du KGB, où sont détenus les opposants. Il se poursuit dans les 'espaces de dialogue' mis en place dans les régions où seules les organisations proches du pouvoir sont invitées. Ces dialogues ont abouti à une première proposition : augmenter la peine encourue par les personnes participant à des manifestations.»
La place de Loukachenko est devant un tribunal
Dans Ekho Moskvy, le professeur d'économie Konstantin Sonin s'interroge sur la façon de traiter juridiquement de tels agissements après un changement de gouvernement :
«Il me semble qu'il serait bon qu'un nouveau gouvernement bélarusse mette en place un tribunal international pour le Bélarus, semblable au Tribunal spécial pour la Sierra Leone. ... ... Il est important de noter que contrairement au procès de l'ex-président serbe Slobodan Milošević, ce tribunal a été convoqué à l'initiative du gouvernement de la Sierra Leone et non par une organisation internationale. Je ne cautionne pas l'idée d'un tribunal soutenu par une force extérieure. ... Les Etats devraient juger leurs propres criminels.»