Comment fêter Noël cette année ?
Cette année, la pandémie de coronavirus chamboule les habitudes de la période de l'Avent et la préparation des fêtes de fin d'année. Des restrictions plus ou moins strictes sont en vigueur actuellement dans la plupart des pays d'Europe et les gouvernements se demandent s'ils doivent ou non desserrer la bride pour la période de Noël. Les éditorialistes donnent leur avis et font des propositions.
Se faire une raison
Il est préférable de ne pas se faire d'illusions, préconise le chroniqueur Aggelos Kovaios sur le portal In.gr :
«Il ne sert à rien de discourir sans fin à la radio ou à la télévision pour savoir s'il faut ouvrir les restaurants, si oui suivant quelles modalités, et s'interroger sur ce que l'on fera à Noël. Car de plus en plus de gens se demandent s'ils auront vraiment envie de célébrer Noël si la situation continue de se détériorer. Avec qui, avec combien de personnes ? Et pour célébrer quoi au juste ? Dans l'intérêt de tous, il est préférable de se préparer à faire une croix sur les fêtes de fin d'année. Et si la situation devait évoluer favorablement, alors ce serait une surprise agréable pour tous.»
Une petite fête fera aussi bien l'affaire
The Guardian souligne les risques qu'il y a à trop assouplir les mesures de lutte contre le coronavirus pour la période des fêtes, comme entend le faire le gouvernement britannique :
«Janvier est un mois déjà suffisamment glauque, une période faste pour les avocats spécialisés dans les divorces, propice aux régimes et aux regrets. Mais pour s'offrir une fête de Noël 'normale' cette année, on est prêt à faire de 2021 un interminable mois de janvier. ... Il est idiot d'affirmer qu'il faut choisir entre un Noël confiné, morose et déprimant, et une semaine de festivités débridées. Il existe un juste milieu, que diantre, et celui-ci implique un Noël plus sobre qu'à l'accoutumée mais pas forcément plus mauvais - un mois de décembre légèrement différent, suivi par un mois de janvier moins plombé par les regrets.»
Subitement, d'autres critères prévalent
Un assouplissement des restrictions liées au coronavirus est également prévu en Allemagne pendant la période des fêtes, ce dont s'étonne le rédacteur en chef de Cicero, Alexander Marguier :
«Il est indéniable que des assouplissements auraient été hors de propos s'il n'y avait pas eu les fêtes de fin d'année. Si la voie empruntée jusque-là est judicieuse - et il y a de bonnes raisons de le penser - pourquoi devrait-on s'en détourner subitement à Noël ? Par sentimentalité ? Pourtant, les dommages économiques ou sociaux liés au confinement n'avaient jamais entraîné de remise en cause des mesures jusque-là. Mais comme je l'ai dit plus haut, la magie de Noël change la donne. »
Un dépistage avant Noël, une bonne chose
Tous les Tchèques auront la possibilité de se faire tester avant Noël, ce dont se réjouit Lidové noviny :
«Les tests antigéniques, que l'Etat propose de manière gratuite et généralisée, n'arrêteront pas une troisième vague. Mais peut-être permettront-ils d'en limiter l'ampleur. Il est évident que la résilience psychique des citoyens et de la société dans son ensemble a ses limites. Certains diront qu'ils peuvent se passer d'un test, puisqu'ils ont fait preuve de responsabilité lors de la deuxième vague. ... Et pourtant, si l'on veut passer Noël avec ses proches sans prendre de risques, alors la perspective d'un test une semaine avant les fêtes, si elle ne procure pas la sécurité absolue, apporte au moins un certain réconfort.»