Tensions sur le réseau électrique suédois
En Suède, où une autre centrale nucléaire a été déconnectée du réseau fin 2020, les températures hivernales ont entraîné des pénuries dans l'approvisionnement en électricité. Aussi le pays a-t-il dû importer de Pologne et d'Allemagne du courant provenant de centrales au charbon, tandis que les prix de l'électricité ont bondi. La presse suédoise donne l'alarme - et les partisans de l'atome prennent la parole.
On ne peut rejeter la faute sur les consommateurs
Svenska Dagbladet critique la télévision publique suédoise SVT, qui appelle les citoyens à faire des économies d'électricité pour la protection du climat :
«Il est intéressant de noter que SVT ne mentionne à aucun endroit que c'est à cause de la fermeture de centrales nucléaires que le courant n'est plus disponible là où on en a besoin, ce qui nous rend tributaires de l'électricité fortement carbonée en provenance d'Europe centrale. Pas un mot sur la responsabilité de la classe politique ; il revient aux citoyens lambda de rectifier le tir en usant avec plus de parcimonie de leur aspirateur, de leur douche et de leur bouilloire. ... Nous avons renoncé à une source d'électricité verte et bon marché que nous sommes aujourd'hui appelés à remplacer par une énergie chère et polluante. ... Il est inconcevable que notre premier service d'information, financé par les deniers publics et censé servir l'intérêt général, ne présente pas la chose sous un jour critique.»
Le nucléaire reste indispensable
L'Allemagne est l'exemple à ne pas suivre pour la Suède, juge Expressen:
«L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a récemment déclaré que la mise à l'arrêt des centrales nucléaires existantes rendait impossible d'atteindre les objectifs climatiques. Les Allemands devraient se le tenir pour dit, remettre en marche leurs réacteurs et même en construire de nouveaux. ... Tout comme les Allemands, nous avons une industrie exportatrice grande et fière, qui a besoin d'un approvisionnement en électricité prévisible. Et tout comme eux, nous avons précipitamment pris la décision de sortir du nucléaire, à un moment où la transition vers des carburants verts demande plus d'énergie que jamais auparavant. Il en résulte que cette semaine, nous avons importé du charbon allemand. Demain, ce pourrait être indirectement du gaz russe. Du point de vue énergétique, c'est de la folie, et du point de vue géopolitique, c'est d'une inconscience aberrante.»