Rambouillet : le terrorisme frappe à nouveau la France
Suite à l'attaque à l'arme blanche qui a coûté la vie à une policière, le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a présenté mercredi une nouvelle loi antiterroriste. Souffrant de dépression, l'assaillant, de nationalité tunisienne, avait sollicité une aide psychiatrique il y a quelques mois. Il avait par ailleurs manifestement participé à une campagne contre les caricatures de Mahomet.
Les djihadistes de l'ombre
Corriere del Ticino voit dans l'attaque de Rambouillet un avertissement :
«Ce qui laisse perplexe dans le cas spécifique de Jamel G., c'est qu'avant d'être régularisé en France fin 2019, le Tunisien arrivé illégalement en France en 2009 ait pu vivre en situation irrégulière dans le pays pendant une décennie. Combien d'autres immigrés clandestins originaires de pays musulmans vivent en France clandestinement, plongent dans l'ombre et se font prendre dans les filets de terroristes en puissance ? La métamorphose de Jamel G. n'est pas un cas isolé, comme le constate la presse française. Et pour éviter que d'autres djihadistes, d'abord invisibles, ne fassent soudainement surface, un couteau à la main et prêts à frapper, il serait bon d'analyser de plus près les liens entre immigration et criminalité.»
Halte à la démagogie
Dans son éditorial, Le Monde dénonce les tentatives de récupération politique de l'affaire :
«Plusieurs responsables de la droite ont emboîté le pas à Marine Le Pen, en mêlant étroitement les questions terroriste et migratoire. La campagne des élections régionales qui vient de s'ouvrir et la proximité de l'élection présidentielle, prévue dans un an, expliquent cette surenchère. Elles ne l'excusent cependant en rien. Certes, la sécurité, redevenue l'une des préoccupations majeures des Français, nécessite un débat démocratique sans concession. Le sujet du terrorisme est cependant trop sérieux pour souffrir du poison de la démagogie ou servir des intérêts purement électoralistes.»