Grèce : immunité juridique pour les décideurs de la politique sanitaire
En Grèce, le parti au pouvoir Nea Dimokratia a décidé d'accorder l'immunité à une série de personnes impliquées dans la lutte contre la pandémie au plus haut niveau. Cette mesure prévoit que des scientifiques, politiques et fonctionnaires travaillant au sein de comités créés pour réagir à la crise sanitaire ne puissent pas être poursuivis en justice pour des déclarations ou des décisions prises dans le cadre de cette activité. La mesure fait des mécontents.
Ce ne sont pas des scientifiques indépendants
Le portail d'informations News247 fait part de son indignation :
«Il est mensonger d'affirmer que ce décret scandaleux vise à protéger l'indépendance des scientifiques. Il protège des hauts fonctionnaires du gouvernement, tout comme en 2013, des banquiers qui avaient prêté des centaines de millions aux partis au pouvoir avaient été acquittés par une disposition légale similaire. Les personnes à des postes publics qui proposent ou prennent des décisions savent qu'ils prennent un risque. S'ils sont sous l'emprise de la peur, ils ne peuvent pas [prendre de décisions libres]. Les décrets scandaleux qui leur octroient l'immunité sont une offense aux scientifiques en ceci qu'ils créent l'impression qu'ils ne peuvent prendre de décisions qu'avec la protection des autorités. Ce n'est pas leur témoigner beaucoup d'estime.»
Les experts ont besoin de protection
Kathimerini, proche du gouvernement, dénonce les critiques de la mesure adoptée :
«Les voix qui s'élèvent contre elle seraient plus convaincantes si elles avaient réussi à témoigner un soutien minime aux experts qui ont été la cible d'attaques [verbales], ne serait-ce qu'en prononçant un mot. Si ces voix s'étaient opposées au climat toxique dans lequel des gens étaient terrorisés et le travail des scientifiques était entravé, nous serions peut-être plus enclins à les prendre au sérieux.»