Italie : duel à la tête du M5S
En Italie, le M5S, premier parti de la coalition gouvernementale, est le théâtre d'un 'combat des chefs' entre son fondateur, Beppe Grillo, et l'ex-Premier ministre, Giuseppe Conte. Sans affiliation politique à l'origine, Conte avait accepté la requête de Grillo de prendre les rênes du parti en janvier, mais ce dernier le fustige aujourd'hui.
Aucune cohérence
Avvenire décrit le profil et le parcours des deux rivaux :
«Grillo et Conte semblent avoir le même défaut : ils pensent tous deux pouvoir diriger le M5S comme des patriarches. D'un côté le comique, tumultueux et visionnaire, qui a créé à partir de rien le premier parti d'Italie, qui qualifiait Conte de 'meilleur Premier ministre possible' et le démolit aujourd'hui en des termes extrêmement durs. ... De l'autre, l'ex-'avocat du peuple', inconnu devenu Premier ministre sans avoir jamais adhéré au M5S, capable de 'revendiquer le populisme' aux côtés [du parti d'extrême droite] Ligue et de le combattre par la suite aux côtés du PD [social-démocrate]. Deux hommes aux personnalités complexes - pour ne pas dire capables de faire tout et son contraire.»
Toi aussi, mon fils ?
Un président de parti ne renonce pas si facilement à son poste, souligne La Repubblica :
«Il n'y a jamais eu de passation de pouvoir tranquille dans un mouvement politique porté par le charisme de son leader. Le parricide est la seule méthode de succession possible. Il peut néanmoins se produire - c'est d'ailleurs souvent le cas - que le leader n'ait pas l'intention de finir comme César aux ides de mars. Et plutôt que de se couvrir la tête de sa toge pour ne pas assister à l'outrage fait par Brutus, qu'il se mette à répondre aux coups de ses assaillants. Il fallait donc s'attendre à la bombe que Grillo a jetée hier sur Conte ; ce qui est difficile à prévoir en revanche, ce sont les effets qu'elle aura, aussi bien sur le gouvernement Draghi que sur l'avenir politique de l'ex-'avocat du peuple'.»