Présidence de l'UE : le discours conciliateur de Janša
Le Premier ministre slovène, Janez Janša, a présenté mardi au Parlement européen le programme de son pays pour la présidence de l'UE. Les priorités : lutte contre le coronavirus et les cyberattaques, transition numérique et protection climatique. Alors que son discours était attendu en raison des positions controversées de Janša sur la démocratie et le changement climatique, ainsi que ses liens avec Viktor Orbán, il a été consensuel. Un "profil bas" qui interroge.
L'autre visage de Janez
Janša a fait un discours habile visant à couper l'herbe sous le pied de ses détracteurs, juge Corriere della Sera :
«Cette fois, pas de polémiques ou d'attaques contre les médias ou la justice, mais un profil institutionnel, un discours standard : union, relance post-Covid, droits fondamentaux, Etat de droit, élargissement dans les Ballans occidentaux. Janez Janša, compagnon de route de Viktor Orbán et fan de Donald Trump, a laissé le dirigeant provocateur à Ljubljana et s'est rendu dans l'hémicycle européen de Strasbourg en se parant des habits du leader national-conservateur, membre du PPE, qui croit en l'Europe et veut 'jeter des ponts'.»
La tactique de Janša n'a pas fait mouche
La majorité au Parlement ne s'est pas laissé berner par les mots doux du Premier ministre slovène, se félicite Večer :
«On aurait pu prêter à son intervention une volonté de réconciliation. N'importe qui aurait cautionné ses dires. Pourtant, la plupart des députés ne s'est pas montré tendre dans sa critique, et s'est exprimée avec autant de dureté que Janša sur les réseaux sociaux, entre autres. Mais contrairement à lui, elle n'a manqué de respect à personne. Le principal reproche que lui ont adressé les parlementaires est de ne pas traduire ses paroles par des actes, ce qui montre à quel point ils connaissent notre situation politique.»