Volkswagen et BMW écopent d'amendes de l'UE
Volkswagen et BMW devront payer à l'UE une amende de 875 millions d'euros. Les constructeurs automobiles allemands se voient reprocher de s'être concertés, en 2009, sur la taille des réservoirs d'urée et, par là, d'avoir entravé la libre concurrence. Les mélanges à base d'urée optimisent l'épuration des gaz de combustion et réduisent les émissions d’oxyde d'azote. Les uns jugent les sanctions trop indulgentes, les autres infondées.
Des montants risibles
The Spectator s'insurge que l'UE ait laissé Volkswagen et BMW s'en tirer à si bon compte :
«Pour des sociétés de cette taille, les sommes sont dérisoires. ... Les cours en bourse des deux entreprises ont à peine frémi, ce qui n'a rien d'étonnant. Car elles n'auront aucune difficulté à payer les amendes, qui n'affecteront que très marginalement leur trésorerie, et tout continuera comme si de rien n'était. ... L'UE aime se présenter en organisation basée sur des lois, en championne des consommateurs et en garante de la concurrence. Or dans la majorité des cas, elle protège une poignée de géants européens contre tous les autres. Volkswagen et BMW méritaient un sérieux rappel à l'ordre ; mais Bruxelles les laisse se tirer d'affaire avec quelques égratignures seulement.»
Que veut Bruxelles au juste ?
Süddeutsche Zeitung aborde un certain nombre de questions que soulèvent les amendes :
«La conclusion de la procédure a porté sur le devant de la scène le débat sur des solutions douteuses relatives aux moteurs truqués. L'UE y voit une entente illégale. Or le fait est qu'il n'y a pas eu de concertation en vue de frauder sur les émissions nocives. De ce point de vue, l'amende semble assez salée. ... Quelle devrait donc être la nature des échanges entre les entreprises européennes ? La Commission exige une coopération dans tous les domaines techniques possibles, et elle a tout à fait raison de le faire ... . Mais l'amende annoncée laisse une question dans le flou : sur quoi les entreprises ont-elles le droit de se concerter, et avec qui ? Sur ce point aussi, Bruxelles doit parler une langue claire.»