Justice en Roumanie : une nomination qui détonne
Le nouveau gouvernement roumain a nommé la députée controversée Laura Vicol (PSD) à la tête de la commission juridique de la Chambre des députés. Ces dernières années, l'avocate a défendu des chefs mafieux et n'a eu de cesse de fustiger le parquet anticorruption (DNA) et l'Etat de droit. Le PSD doit encore débattre de cette nomination lundi prochain.
L'élue des rufians
Adevărul suppose que le crime organisé n'est pas étranger à l'initiative de cette nomination :
«Les criminels ont estimé qu'il était préférable de 'sécuriser' le domaine de la justice et de promouvoir l'un des leurs à un poste clé, afin de s'assurer une forme de protection légale. L'élue du monde interlope n'est autre que la députée Laura Vicol, qui l'a défendu lors de nombreux procès. Les cercles bien informés estiment que la nomination de Vicol à la tête de la commission juridique de la Chambre des députés n'est que la première étape d'un projet plus vaste, dont le but ultime est de la mener à la tête du ministère de la Justice, si le PSD se retrouve un jour seul aux commandes du gouvernement.»
Une défaillance généralisée
Pour le site G4Media.ro, la nomination de Vicol est une bombe à retardement :
«Le chef de file du PSD, Marcel Ciolacu, est sur le point de compromettre tous les efforts qu'il avait entrepris jusque-là pour débarrasser sa formation de son image de parti hostile à la justice, miné par le crime organisé et la mafia. Les agissements actuels et passés de Vicol finiront par lui exploser au visage, c'est une simple question de temps. Et si le président Klaus Iohannis a encore un minimum de respect pour les centaines de milliers de Roumains qui, en 2017, avaient protesté des semaines dans le froid pour défendre la justice, alors il a obligation de remédier à cette carence de l'Etat roumain.»