Tchéquie : Zeman renonce à bloquer la coalition
Le litige relatif à la formation d'un gouvernement en République tchèque a finalement trouvé une issue favorable. En menaçant de saisir la Cour constitutionnelle, le futur Premier ministre Petr Fiala a contraint le président Miloš Zeman à accepter la nomination de l'ensemble des ministres, y compris celle de Jan Lipavský (Parti pirate) aux affaires étrangères. Les éditorialistes se réjouissent de voir l'avènement d'un gouvernement viable.
Fiala prend les choses en main
Hospodářské noviny entrevoit plusieurs motifs de satisfaction :
«Les contretemps sont révolus, la République tchèque va enfin avoir un gouvernement légitime. Le Premier ministre, Petr Fiala, s'est révélé être un véritable leader, doté de principes solides. Le pays voit son statut de démocratie parlementaire renforcé. Ceci marque l'échec des tentatives habiles entreprises depuis des années par Zeman : son but était de transformer le régime politique en un cryptosystème semi-présidentiel, dans lequel le président, sans disposer de compétences formelles, est de facto un acteur central. Enfin, la coalition gouvernementale est restée forte ; elle ne s'est pas délitée sous l'effet d'un président avide de pouvoir.»
Heureusement, on n'a pas eu besoin de la justice
Echo24 se réjouit que Fiala n'ait pas eu à faire appel à la Cour constitutionnelle pour faire plier Zeman :
«Résoudre un conflit politique en portant plainte et laisser de facto une partie du champ politique aux tribunaux, c'eut été funeste. La politique aurait cédé ses pouvoirs à la justice. Il aurait alors fallu parler d'une sorte de démocratie judiciaire, et donc d'un échec du pouvoir politique.»