Tous à la même table
Une fois par an, les Polonais pourraient faire l'effort de se comporter comme une famille, estime le politologue Jan Zielonka dans Rzeczpospolita :
«Comme la plupart des familles, ma famille était dominée par les embrouilles, les disputes, les trahisons, la malveillance et la jalousie. Mais pour le réveillon de Noël, tous se retrouvaient pour entonner ensemble des chants de Noël et communier en partageant l'hostie. Le temps d'une soirée, la paix régnait entre eux et ils pouvaient même parfois passer l'éponge. Imaginez un instant qu'autour d'une même table de Noël soient rassemblés partisans et pourfendeurs du PiS, vaccinés et antivax, vrais patriotes et Européens d'origine polonaise, post-communistes et anti-communistes, lecteurs de Gazeta Wyborcza et lecteurs de Gazeta Polska, défenseurs des droits des femmes et anti-IVG, homosexuels et hétérosexuels, autochtones et étrangers.»
Moins de fiel dans les cœurs
Sur Demokracija, Gašper Blažič appelle de ses vœux des fêtes de Noël chaleureuses et confiantes dans des lendemains meilleurs :
«Il y a une différence qualitative entre un Noël abordé dans un esprit spirituel et un mois de décembre dominé par des achats frénétiques dès le 'Black Friday'. Mieux vaut ne pas être avares de sourires qui jettent des ponts entre les gens. Et si le message des anges dans les campagnes de Bethléem instille dans les cœurs des hommes la paix, qui nourrit la confiance et estompe les peurs, je ne peux qu'espérer que cette nouvelle année commence avec des discussions moins toxiques sur la vaccination et les restrictions.»
L'amour à l'épreuve
Dans La Stampa, Assia Neumann Dayan évoque une bonne raison de se faire tester pendant les fêtes :
«Pourquoi faudrait-il se faire tester, alors que nous vivons de toute façon avec le risque ? Peut-être parce que l'on passe Noël avec des personnes qui nous sont chères et qu'on veut protéger, et pas avec des inconnus qu'on cherche à éviter ? L'une des choses qui m'ont toujours troublée avec le Covid, c'est le sentiment de culpabilité qu'il génère. C'est une pensée irrationnelle, mais si, en dépit du vaccin, du masque FFP2 que je ne retire jamais, des mains brûlées par les désinfectants, des mesures de précaution et de l'hypocondrie, je venais quand même à tomber malade et à contaminer ma famille, je ne m'en remettrai jamais.»