Portugal : les socialistes veulent revaloriser le salaire minimum
Avant les législatives de fin janvier au Portugal, les socialistes au pouvoir entrent en campagne avec une promesse : porter graduellement au cours des quatre années à venir le salaire minimum pour un temps plein à 900 euros – contre 705 euros aujourd'hui. La presse du pays se montre critique.
Une mauvaise approche
Cette mesure compromettrait la survie des petites entreprises, argumente le chef d'entreprise Filipe Charters de Azevedo dans Dinheiro Vivo :
«Si l'on relevait le salaire minimum au niveau national, c'est avant tout les petites entreprises qui en pâtiraient, les propriétaires de bistrot ou de blanchisseries, d'entreprises dont la raison d'être se résume à verser des salaires. Ce ne sont pas des 'riches'. Par notre faible productivité, nous rendons la vie dure à ceux qui aident les pauvres, ceux qui créent des emplois. ... Dans ce pays, une thèse stupide circule : si nous mettions fin aux PME, surgiraient rapidement de grandes entreprises productives prêtes à employer les plus démunis et les chômeurs et à leur verser de bons salaires.»
Mieux vaut stimuler la croissance et baisser les impôts
Observador évoque le spectre du Venezuela :
«La gauche ne sait pas comment s'y prendre pour revaloriser le salaire moyen, et il y a une raison simple à cela : elle a toujours recours à la même recette pour stimuler la croissance : relever le salaire minimum et soutenir la consommation. ... La gauche veut-elle vraiment que nous touchions tous le salaire minimum, qui deviendra pour ainsi dire le salaire moyen ? C'est ce qu'on appelle la paupérisation de la classe moyenne, et cela reviendrait à nous rapprocher du Venezuela. ... Si nous voulons augmenter de manière structurelle le salaire annuel moyen portugais, il faut réunir deux conditions : une croissance considérable et une réforme fiscale générale qui renforce la compétitivité du Portugal et affranchisse le pays de la charge castratrice de l'impôt sur le travail et le capital.»