Un risque alarmant de famine en Afrique de l'Est
Suite à la sécheresse la plus longue et la plus grave que connaît la Corne de l'Afrique depuis 40 ans, les habitants sont durement frappés par une pénurie alimentaire. Selon des données de l'ONU, le nombre de personnes souffrant de faim dans le monde est passé de 135 millions en 2019 à 345 millions aujourd'hui. Les médias pointent la responsabilité des pays riches.
Un système commercial extrêmement injuste
Les gouvernements ont échoué sur toute la ligne, conclue The Guardian :
«La crise est révélatrice du dysfonctionnement d'un système alimentaire où les consommateurs et souvent aussi les producteurs sont à la peine pendant que d'autres engrangent des bénéfices faramineux. Quatre groupes seulement se partagent le commerce des céréales et dégagent des bénéfices colossaux à partir d'aliments de base essentiels dont on a un besoin urgent. Les gouvernements n'ont pas su prendre le mal à la racine, ce qui a ouvert un boulevard à ces entreprises, qui font leurs choux gras des prix élevés, et ce qui permet aussi à Vladimir Poutine de manipuler les produits alimentaires à des fins politiques.»
Une crise profondément injuste
L'Ouest ne saurait occulter une catastrophe humanitaire dont il est en grande partie responsable, pointe The Irish Times :
«C'est une manifestation de l'urgence climatique. Cette sécheresse est une conséquence directe du changement climatique, qui est à son tour une conséquence directe du mode de vie du monde développé. Les Kényans sont responsables de deux pour mille des émissions globales de Co2, et assurent par ailleurs près de 75 pour cent de leurs besoins en électricité avec les énergies renouvelables. Ils ne sont pas les artisans de cette crise, et il est injuste qu'ils paient de leur vie le prix de nos erreurs. ... Mais la crise s'aggrave plus rapidement que les réactions qu'on lui apporte, et la situation est chaque jour plus dramatique. ... Nous ne pouvons pas laisser ces gens mourir.»