Tchéquie : l'ex-Premier ministre Andrej Babiš au tribunal
Accusé de fraude aux fonds européens, l'ex-chef du gouvernement tchèque, Andrej Babiš, comparaît depuis lundi devant un tribunal de Prague. En 2008, l'homme d'affaires aurait perçu de façon frauduleuse deux millions d'euros de subventions européennes. Babiš conteste ces accusations et crie au procès politique
Des institutions solides qui contiennent l'oligarchie
Hospodářské noviny se réjouit du bon fonctionnement de la justice :
«Le fait que Babiš comparaisse au tribunal est la meilleure des nouvelles pour le fonctionnement de l'Etat de droit. En effet, il va de soi que jouir d'une certaine influence ne protège pas automatiquement de la justice. Si en dépit de tous ses efforts pour empêcher cette perspective, l'un des individus les plus puissants et les plus riches du pays se retrouve quand même au tribunal, cela montre que tout n'est pas vénal dans la République tchèque actuelle. C'est la preuve que nous ne sommes pas une oligarchie, mais une démocratie libérale réellement avancée, dotée d'institutions robustes.»
Non, ce n'est pas de l'acharnement
Denik N récuse l'argument de Babiš selon lequel le procès qui lui est intenté serait politiquement motivé :
«Il a raison quand il dit qu'il ne serait pas au tribunal s'il ne s'était pas engagé en politique. Sa supercherie serait probablement passée sous les radars, car personne n'aurait jugé opportun de regarder à la loupe un dossier de demande de subvention entre mille. Mais quand on embrasse les plus hautes fonctions de l'Etat en brandissant l'étendard de la lutte anticorruption, il faut s'attendre à ce que des inspecteurs viennent trifouiller le passé, pour exclure toute malversation éventuelle. »