Russie : des opposants demandent un changement de régime
Plusieurs dizaines d'opposants russes se sont réunis dans la ville polonaise de Jabłonna pour débattre de l'avenir de leur pays. Parmi les participants, on comptait des anciens députés de la Douma et des élus municipaux. Leur objectif ? Créer un Parlement en exil et soutenir un changement de système en Russie. La presse réagit avec circonspection.
Malheureusement trop faibles et divisés
Kauno se montre plutôt pessimiste :
«Cette initiative audacieuse est devenue un nouveau point litigieux pour les emigrés russes. ... Si les partisans d'Alexeï Navalny n'étaient pas présents, Mikhaïl Khodorkovski a répondu à l'appel, de même que des personnalités de la transition démocratique ayant eu lieu en Pologne à la fin du XXe siècle, comme Adam Michnik ou Leszek Balcerowicz. La violence a été présentée comme le seul moyen de libérer la Russie du régime de Poutine. C'est peut-être l'élément central qui l'a distinguée d'autres forums similaires organisés par les immigrés russes. ... Rien n'indique malheureusement que les appels visant à purger la Russie des 'Poutinistes' seront entendus par les millions de Russes auxquels ils sont destinés.»
La nécessité d'une lustration politique
Les opposants ont présenté des projets concrets pour en finir avec l'ère Poutine, observe Gazeta Wyborcza :
«Les ex-représentants d'autorités russes à différents niveaux ont appelé à la révolution, mais ils ont aussi travaillé à l'élaboration de lois qui pourraient être mises en place après la potentielle destitution de Vladimir Poutine. ... Il s'agirait alors de soumettre à un examen approfondi tous les individus liés d'une manière ou d'une autre au régime de Poutine, qui soutiennent ou justifient la guerre en Ukraine, qui se plient aux ordres et aux directives des autorités. Cet examen ne devrait donc pas seulement cibler les décideurs, les instances du pouvoir ou les oligarques, mais aussi les enseignants, les journalistes, les professeurs d'université, les militants et autres.»