Grande-Bretagne : une immigration record
Le Royaume-Uni a enregistré un nombre record d'arrivées de migrants sur la période juin 2021 - juin 2022, avec un solde migratoire positif de 500 000 personnes. Un chiffre qui embarrasse les Tories, qui s'étaient engagés à limiter ces arrivées. Quid des effets bénéfiques de l'immigration ?
Une chance
Le peuple est bien plus progressiste sur cette question que ne le pensent certains politiques, estime The Guardian :
«Si pendant des décennies, on avait tendance à considérer l'immigration comme un problème à maîtriser, la tendance change rapidement en ce moment. ... Une majorité de personnes voit l'immigration comme un atout pour l'économie et la culture. Elle est également considérée comme moyen de faire prospérer l'économie et de prêter main forte au service public. Le pourcentage d'électeurs qui pensent que le taux d'immigration devrait rester inchangé, voire augmenter, n'a jamais été aussi élevé - malgré une immigration record. ... Cet avis général de la population, à la fois modéré et pragmatique, ne se reflète toutefois pas dans la rhétorique du gouvernement.»
Tout est une question de mesure
La politique des portes ouvertes n'est pas une solution, rappelle en revanche le Daily Telegraph :
«Il ne fait aucun doute que les immigrés peuvent enrichir considérablement un pays. Il suffit de regarder la composition du gouvernement actuel pour le comprendre. Mais cela ne signifie pas que plus on fait rentrer de personnes, mieux c'est. ... Surtout sur le marché du logement, qui est le plus problématique actuellement. ... Et n'oublions pas non plus les répercussions plus générales que l'immigration peut avoir sur la société. Car le nombre de personnes pouvant être accueillis et intégrées correctement est limité. Il ne s'agit pas là uniquement de considérations économiques, mais de l'essence même de ce qui fait la cohésion sociale.»
Le Labour veut privilégier les travailleurs britanniques
Krytyka Polityczna observe une évolution côté travailliste :
«Afin de reconquérir les ex-bastions travaillistes dans le nord de l'Angleterre, le président du parti, Keir Starmer, entend durcir le ton sur la question de l'immigration. Ce sujet est en effet l'une des raisons majeures pour lesquelles ces électeurs ont voté en faveur de la sortie de l'UE, et soutenu Johnson en 2019. Lors d'un discours récemment tenu dans le cadre d'une conférence de la Confederation of British Industry (CBI), un grand syndicat patronal britannique, il a affirmé que les entreprises du pays devaient cesser de baser leur modèle commercial sur l'embauche d'une main-d'œuvre immigrée peu coûteuse, et investir à la place dans la formation et la qualification des travailleurs britanniques.»