Team Jorge, les mercenaires de la désinformation ?
L'organisation Forbidden Stories, qui regroupe plusieurs médias internationaux, a révélé les activités d'une officine de désinformation basée en Israël. Pendant des années, "Team Jorge" aurait manipulé des élections par le biais d'attaques informatiques, de bots, de fake news et de faux comptes sur les réseaux sociaux. Les médias européens font part de leur stupeur, tout en espérant un sursaut démocratique.
Le journalisme d'investigation à la rescousse
Naftemporiki salue la valeur du journalisme d'investigation :
«Des liens étroits avec les cercles sécuritaires ont peut-être permis à Team Jorge d'opérer dans l'ombre. Team Jorge était ou demeure aujourd'hui un simple rouage de l'industrie mondiale de la désinformation. Les experts estiment qu'il existe plus de 1 000 officines dans le monde entier qui proposent leurs services pour assurer campagnes de désinformation, attaques informatiques et autres méthodes déloyales. Peut-être le journalisme d'investigation parviendra-t-il à nettoyer les écuries d'Augias. Il faut en effet se réjouir qu'il existe des journalistes d'investigation, et espérer qu'ils feront toute la lumière sur cette affaire, qui représente un véritable cauchemar pour la démocratie.»
Un phénomène à combattre
Pour Le Soir, les révélations de Forbidden Stories ont plusieurs vertus :
«1) [N]ous rendre conscients de la nécessité de toujours 'interroger' les nouvelles qui nous arrivent et de choisir ses sources d'information scrupuleusement ; 2) rappeler aux médias la nécessité impérieuse de ne rien relayer qui ne soit pas vérifié à plusieurs sources et de se doter de contrôles internes très serrés ; ... 3) démontrer le besoin de mettre en place les budgets, les institutions, les 'polices' à la hauteur pour lutter, en réseau international, contre ces industries et ces producteurs de fake news.»
Rien n'a été fait contre la désinformation
France Inter se dit consternée par l'ampleur des manipulations :
«La vraie surprise de l'affaire 'Team Jorge' n'est pas que ces pratiques existent : c'est qu'elles continuent à grand échelle. … Les GAFA ont annoncé des mesures, mais on voit bien aujourd'hui qu'elles sont totalement insuffisantes. … Toutes les annonces des dernières années se révèlent de la poudre aux yeux quand on entend les révélations de cette enquête. Soit les Etats régulent et contrôlent, soit nous périrons emportés dans un déluge de désinformation. Et nous ne pourrons pas dire 'nous ne savions pas'.»