Roumanie : comment combler le déficit budgétaire ?
Le ministre roumain des Finances, Adrian Câciu, a déclaré que l'Etat devait réduire ses dépenses d'environ 20 milliards de lei (quatre milliards d'euros) en raison de la baisse des recettes fiscales. Le gouvernement assure qu'il n'y aura ni licenciements ni réductions de salaires dans le public, et que les coupes ne concerneront que les 'les postes non indispensables'. La presse roumaine se demande quels secteurs seront concernés et suivant quelles modalités.
La tactique habituelle de l’austérité est un frein au progrès
Le professeur de mathématiques Ștefan Vlaston prend la plume dans Adevărul pour dénoncer la tendance :
«Vous pensez peut-être pouvoir combler ce trou béant de 20 milliards de lei en nous faisant renoncer disons au café, aux cigarettes ou aux stylos ? Plus de 80 pour cent des dépenses budgétaires sont consacrées aux retraites et aux salaires ainsi qu'au paiement des intérêts et au remboursement des dettes publiques. Quelles dépenses seront jugées non essentielles ? Les ministres feront part de leurs opinions à ce sujet lors de l'assemblée gouvernementale. Ces dernières années, ce sont toujours les investissements qui ont été sacrifiés en premier. C'est la raison pour laquelle nos infrastructures sont loin d'être au point et nous sommes les bons derniers en matière de transformation numérique en Europe.»
Combattre le travail au noir et l'évasion fiscale
Le journal Ziarul Financiar fait écho à la grave crise de 2010, provoquée par des contre-mesures gouvernementales :
«L'économie, le secteur privé en tête, avait alors été durement touchée, des centaines de milliers de Roumains avaient émigré pour aller travailler à l'étranger. ... Aujourd'hui, les dirigeants politiques affirment qu'ils ne réduiront pas les salaires des fonctionnaires et n'augmenteront pas les impôts, mais trouveront d'autres leviers pour combler le déficit. Malheureusement, personne n'a la conviction que l'augmentation du nombre de contribuables ou le redressement fiscal permettraient d'améliorer le budget de l'Etat.»