UE : bientôt un nouvel accord migratoire ?
La réunion des ministres de l'Intérieur de l'UE, ce jeudi, pourrait déboucher sur l'ébauche d'une réforme du dispositif européen en matière d'asile. Les propositions avancées font néanmoins débat : elles prévoient une règlementation plus stricte pour les migrants dont la demande de séjour permanent est susceptible d'être rejetée. L'autre axe prévu est une solidarité imposée avec les Etats très sollicités situés aux frontières extérieures de l'UE, soit en accueillant des réfugiés, soit en payant une compensation financière.
Maintenant ou jamais
Selon De Telegraaf, de nombreux gouvernements européens sont soumis à une forte pression en matière d'asile :
«De plus en plus de chefs de gouvernement sont terrorisés par les sondages. Dans les douze mois qui viennent, des élections auront lieu dans plusieurs Etats membres. Les politiques ont peur de la sanction des électeurs suite à l'échec de la politique migratoire, sachant que les partis anti-migration sont en tête des sondages. La devise actuelle est : maintenant ou jamais. Comme le formule le député chrétien-démocrate européen Jeroen Lenaers : 'Si nous ne réussissons pas à adopter ce plan avant les européennes, nous aurons de nouveau un retard de plusieurs années. Car le nouveau Parlement européen et la nouvelle Commission pourraient être alors désireuses de faire autre chose.»
L'Italie doit se décider
L'Italie jouera un rôle décisif pour trouver un accord, fait valoir La Stampa :
«Le gouvernement italien est devenu l'acteur qui fera pencher la balance dans l'un des jeux les plus sensibles politiquement. Lorsqu'il arrivera ce matin au Conseil des ministres de l'Intérieur de l'UE à Luxembourg, le représentant italien Matteo Piantedosi se trouvera à un carrefour : soit il donne son feu vert à une réforme historique, certes pas optimale mais néanmoins préférable à la situation actuelle, soit il fait sauter la banque en rejoignant le groupe des saboteurs, au côté des gouvernements polonais et hongrois, qui ont déjà indiqué ne pas vouloir soutenir l'accord. Même si c'est manifestement pour des raisons diamétralement opposées.»
Il n'y a pas de solutions simples
Pour De Standaard, le plan suédois présenté en matière d'asile n'est pas un remède miracle :
«Il est tout aussi dangereux que des responsables politiques vendent ce plan comme une solution au problème migratoire européen. Ou comme instrument capable de faire baisser automatiquement le nombre de demandeurs d'asile. Ce serait trop simple et cela ne prendrait pas en compte les évolutions inquiétantes au Sahel et dans la Corne de l'Afrique, où des conflits qui s'enveniment sont aggravés par le changement climatique. Si l'Europe esquive ces problèmes en faisant l'autruche, le pacte migratoire ne sera rien d'autre qu'une réflexion naïve et déconnectée des réalités.»