Royaume-Uni : une loi sur l'IVG anachronique ?
Mercredi, une Britannique de 44 ans, mère de trois enfants, a été condamnée à deux ans de prison pour avoir eu recours à une IVG à l'aide d'une 'pilule par la poste' - programme mis en place pendant le confinement - à sa 32e semaine de grossesse. Ce programme autorisait les IVG ainsi pratiquées jusqu'à la 10e semaine de grossesse. La peine est-elle trop dure ? Les avis divergent.
Aider au lieu de criminaliser
The Times évoque une loi surannée qui part d'un postulat erroné :
«Cette femme ne constitue pas un danger pour la société. Il aurait fallu la condamner non pas à une privation de liberté, mais à des travaux d'intérêt général. Comme c'est le cas de beaucoup de femmes qui se retrouvent en prison, son plus grand tort est à chercher dans sa santé mentale - dans son cas, la peur d'un quatrième enfant, issu d'une relation compliquée, comme elle l'a reconnu devant le tribunal. ... Ce dont ont besoin les femmes, c'est d'un accès facile aux soins de santé, un meilleur suivi des grossesses sur les plans physiologique et psychologique. Elles ont besoin d'aide et de conseils, et non d'une loi datant du XIXe siècle qui les met au pilori et les traite comme de dangereuses criminelles, alors que leur seul tort est d'avoir des organes reproducteurs.»
Assouplir la loi serait une erreur
The Spectator ne comprend pas que l'on puisse trouver la peine trop lourde :
«Ce triste épisode montre que l'assouplissement de la réglementation pendant la crise sanitaire [l'envoi à domicile de la pilule abortive, sans consultation d'une sage-femme ou d'un médecin] - un assouplissement qui n'a pas été levé depuis - était bel et bien une erreur, comme l'avaient prédit les activistes pro-life. Car les femmes peuvent se tromper quant à l'âge de développement du bébé, sciemment ou non. ... Cet épisode est certes triste et tragique. Mais il n'y a pas lieu de parler d'erreur judiciaire. Et les féministes qui préconisent d'autoriser les avortements à n'importe quel stade de la grossesse feraient bien de se demander en quoi une IVG aussi tardive se différencie encore d'un infanticide.»