Belgique : les foyers pour réfugiés seront réservés aux familles
La secrétaire d'Etat à l'Asile et la Migration, Nicole de Moor, a annoncé qu'en Belgique, les hommes seuls ne seraient plus acceptés dans les centres d'hébergement pour demandeurs d'asile, afin de réserver les places aux familles et aux enfants. Ils devront se trouver un logement eux-mêmes ou recourir aux structures d'accueil pour les sans-abri. La presse du pays fait part de son indignation.
Difficile de tomber plus bas
De Standaard se dit consterné :
«Les hommes seuls devront se débrouiller eux-mêmes, car la vue d'un enfant dans un carton serait 'insupportable' pour De Moor. Celle-ci montre ainsi que la politique d'asile belge prend la même voie que le Titanic. Difficile de tomber plus bas. Il est répugnant d'observer le naturel avec lequel De Moor occulte l'obligation légale de proposer une prise en charge. Même les astreintes décrétées par le tribunal ne l'ont pas poussée à revoir sa politique. Cela suffit à prouver, en soi, un mépris inacceptable vis-à-vis de l'Etat de droit. A cela s'ajoute un manque de respect vis-à-vis de la dignité humaine des demandeurs d'asile, lorsqu'il s'agit d'hommes seuls.»
L'Etat favorise le sans-abrisme
Le gouvernement ne fait que reporter la misère ailleurs, critique Le Soir :
«[O]n ne compte plus les condamnations de l'Etat belge pour non-respect de ses devoirs. Mais acter officiellement que, depuis ce mardi, le gouvernement fédéral foule aux pieds ses obligations, c'est franchir une étape supplémentaire dans l'illégalité. Dans l'indignité aussi. Au prétexte d'épargner aux familles les affres du sans-abrisme, on y plonge d'autres êtres humains présumés moins vulnérables. Car les pistes avancées par la mandataire CD&V pèchent par manque de crédibilité : les structures d'urgence bruxelloises vers lesquelles ces hommes seuls seront dirigés sont... saturées. Voici un an, plus de 6 000 sans-abri avaient été recensés dans les rues de la capitale, 20 pour cent de plus qu'en 2020.»