Le CIO invite les Russes à concourir sous bannière neutre
Le Comité international olympique (CIO) s'est déclaré favorable à la participation sous conditions des athlètes russes et bélarusses aux Jeux d'été de Paris. Les sportifs qui le désirent pourront concourir sous bannière neutre, en renonçant aux hymnes et aux drapeaux. Les athlètes membres des forces armées ou partisans de la guerre ne pourront participer. Les chroniqueurs fustigent la décision du CIO.
Pardon ?
Seznam Zprávy juge l'argumentation du CIO tout à fait inconvenante :
«Les Russes eux-mêmes auront probablement du mal à croire quel genre d''idiot utile' la providence leur envoie encore, sous les traits du président du CIO, Thomas Bach. Son crédo est connu : 'Nous ne sanctionnerons pas les sportifs en raison de ce que font leurs fonctionnaires ou leur gouvernement'. Pardon ? En Russie, les sportifs sont l'opium du peuple. Le régime totalitaire se sert des sportifs pour assurer sa propre promotion. Les athlètes sont un outil pour attiser les passions nationalistes. ... Malheureusement, les Russes interpréteront cette invitation olympique, à juste titre, comme la 'volonté de les réintégrer progressivement'. Seul un boycott pourrait mettre fin à cette funeste décision.»
Le CIO n'est pas viable sous sa forme actuelle
Iltalehti juge qu'une participation aux JO n'est pas justifiable moralement :
«La décision du CIO ne laisse pas le choix à l'Etat finlandais et au Comité olympique finlandais (SOK). Les représentants et les athlètes finlandais devront rester à l'écart des Jeux de Paris et des prochains JO d'hiver si les Russes sont autorisés à y participer. Toute autre solution serait malvenue et indéfendable moralement. ... Si le boycott entraîne la dissolution du mouvement olympique, le CIO sous sa forme actuelle, abîmé par plusieurs scandales de corruption, sera jeté aux oubliettes de l'Histoire. Les nobles valeurs du sport et des droits humains sont bien plus importantes que le CIO, connu pour ses sympathies pro-russes.»
Laisser le choix aux sportifs
Les athlètes russes désireux de participer ne devraient pas être sanctionnés, fait valoir Izvestia :
«'Que faire ?' Voilà la question cruciale que se pose actuellement le sport russe. Les avis peuvent certes osciller entre 'Nous ne devons pas nous laisser humilier' et 'Il ne faut pas détruire le rêve olympique de ceux qui lui ont consacré leur vie'. Comme souvent, la vérité se situe quelque part entre les deux. ... Dans une telle situation, il n'est certainement pas justifié que l'Etat s'en prenne aux athlètes voulant se rendre à Paris, en les menaçant de les priver de bourses, de revenus, ou de leur infliger d'autres sanctions. Nous ne devrions pas nous comporter comme la partie adverse, mais plutôt laisser les athlètes décider de leur propre sort.»