Des élections anticipées en Serbie
Des législatives anticipées et des municipales partielles auront lieu dimanche en Serbie. Une alliance pro-européenne multipartite, réunie sous le mot d'ordre "La Serbie contre la violence", se présente face au SNS (centre-droit) du président sortant Aleksandar Vučić. Après plusieurs fusillades survenues dans le pays, des milliers de personnes étaient descendues dans les rues pour protester contre la violence. Un changement est-il possible ?
Un scrutin injustifié
Politika se demande ce qui a incité le président à avancer la date des élections :
«Cette campagne électorale est la plus étrange jamais menée jusque-là. ... Vučić a choisi d'organiser des élections alors qu'il disposait d'une majorité stable au Parlement, qu'il avait le pouvoir à Belgrade, et que la grande mobilisation populaire de l'été, 'la Serbie contre la violence', s'était essoufflée. Dès lors, difficile de se défaire de l'impression qu'il s'agit d'élections sans raison.»
Des menaces plus ou moins voilées
La Première ministre serbe, Ana Brnabić, a évoqué le risque de violences, ce que Vreme considère comme une tentative d'intimidation :
«En tenant de tels propos, la Première ministre aimerait contribuer à amplifier un peu plus l'abstention. Pourquoi aller voter, en effet, si tout peut nous arriver ? ... La sortie de la dirigeante a pour but de prévenir les citoyens que s'ils faisaient valoir leurs droits civiques, ils ressentiraient les matraques, les gaz lacrymo et les coups des nervis du parti au pouvoir. Il faut que le résultat du vote corresponde à celui annoncé par Vučić, qu'il soit identique à celui obtenu lors du dernier cycle électoral. ... Au vu de tout cela, il faut donc espérer un changement le 17 décembre.»