UE : Charles Michel quittera la présidence du Conseil
Le président du Conseil européen, Charles Michel, a annoncé sa candidature aux européennes et son départ prématuré. Il faudra donc pourvoir le poste vacant. Dans le cas contraire, conformément au règlement de l'Union, cette fonction reviendra au dirigeant du pays qui assurera alors la présidence tournante, en l'occurrence le Hongrois Viktor Orbán.
Eviter de donner une tribune à Orbán
Il n'est dans l'intérêt de personne que le Premier ministre hongrois accède à cette fonction, assure le portail Spotmedia :
«Orbán se réjouirait certainement d'occuper un tel poste. ... Mais il est malin, et ne veut pas montrer qu'il accepterait une fonction à laquelle il n'a pas été élu, car tout autocrate se définit via le vote populaire, suivant la devise : le peuple m'acclame. D'autre part, il ne veut pas briguer de poste institutionnel susceptible de compromettre les messages qu'il a véhiculés jusque-là. ... S'il lui était demandé - de façon absurde - d'accepter cette fonction à titre intérimaire, il s'emploierait aussitôt à se poser en sauveteur de l'UE, en fixant ses propres conditions. Mais personne ne veut offrir à Viktor Orbán une telle tribune européenne, qui lui permettrait de propager ce type de message.»
Draghi en candidat potentiel
La Stampa ouvre le débat sur la succession de Michel :
«Le nom de Mario Draghi figure désormais sur la liste des possibles candidats pour remplacer l'ex-Premier ministre belge. ... Divers obstacles sont sur le chemin de l'ancien dirigeant italien : comme le soulignent les cercles parlementaires, avec la nomination de Draghi [un politique sans étiquette], les familles politiques auraient un poste en moins à se répartir. Il n'est un mystère pour personne, en effet, que la présidence du Conseil européen est surtout revendiquée par les socialistes, qui ne l'ont encore jamais obtenue jusque-là.»
Un déserteur
De Standaard reproche à Michel de se livrer à un calcul politique :
«Alors que la planète est confrontée à deux guerres majeures, on ne peut pas dire qu'il n'y ait rien à faire. ... Le sentiment que Michel se rend coupable d'une forme de désertion n'est pas injustifié. En outre, il est peu probable qu'il veuille décrocher un siège au Parlement européen pour y occuper la fonction de simple député. L'ambitieux Michel ne s'en satisfera pas. Il entend continuer à jouer au plus haut niveau européen, et cette visée le plaçait devant un dilemme. Car s'il avait choisi de mener son mandat à son terme, il se serait retrouvé dans une impasse. Car à cette date, les hautes fonctions européennes auront déjà été attribuées.»
'Monsieur Veto' bientôt aux commandes de l'UE ?
Il serait catastrophique que l'UE ne trouve pas un successeur à Michel, juge La Stampa :
«Un battement d'aile au congrès du Mouvement réformateur (MR) belge risque de provoquer un séisme politique au sommet des institutions européennes. ... L'actuel président, Charles Michel, a décidé d'être candidat aux prochaines élections européennes, comme tête de liste du MR. Cela veut dire que l'ex-Premier ministre belge renoncera prématurément à son mandat, qui s'achève normalement en novembre. A partir du mois de juillet, c'est Viktor Orbán, aka 'Monsieur Veto', qui pourrait donc prendre - temporairement - les rênes du Conseil. C'est-à-dire l'homme qui, en maintes occasions, a été le grain de sable perturbant les rouages du processus décisionnel européen.»