Erdoğan et Al-Sisi, le début d'une amitié ?
Après des années de 'silence radio', la Turquie et l'Egypte souhaitent à nouveau se rapprocher : lors d'une rencontre entre le président turc Recep Tayyip Erdoğan et son homologue égyptien Abdel Fattah Al-Sisi au Caire, les chefs d'Etat ont appelé de leurs vœux un renforcement des relations commerciales et des initiatives diplomatiques communes. Les commentateurs se demandent sur quoi ce rapprochement pourra déboucher.
Les solutions viendront avec le temps
Cette visite pourrait marquer le début d'une nouvelle ère, commente Daily Sabah :
«Après douze années marquées par la rivalité et les conflits, la visite du président Recep Tayyip Erdoğan en Egypte pourrait potentiellement ouvrir un nouveau chapitre dans les relations entre Ankara et Le Caire. Cette visite offre aux deux nations la possibilité de bâtir un nouveau modèle de relations sur de nombreuses questions litigieuses, dans un esprit de coopération. Plus important encore, cette visite pourrait marquer le début d'une collaboration stratégique dans les domaines de la défense et de la sécurité. ... Pour faciliter le récent rapprochement, les deux parties ont choisi de laisser de côté les points de désaccord pour se donner le temps de trouver, au fur et à mesure, des solutions appropriées. »
Ne pas crier victoire trop rapidement
Le rapprochement prendra du temps, fait remarquer Yetkin Report :
«Quelle sera la suite des événements ? Dans des pays dirigés par une figure autoritariste masculine, les relations avec les autres pays sont déterminées par les paroles du chef d'État - comme presque tout le reste d'ailleurs. Si l'on considère notamment que le côté turc n'a pratiquement rien dit de positif sur son interlocuteur jusqu'à récemment, il ne faut pas s'attendre à ce que les ondes négatives émises pendant la période de tensions disparaissent complètement du jour au lendemain. Même si leurs relations semblent s'être normalisées, les deux parties continueront à s'observer et à se tester mutuellement pendant un certain temps.»
En compétition
News.bg analyse le renforcement annoncé de la coopération entre les deux pays :
«L'Egypte et la Turquie se trouvent plutôt en mode compétition, car les deux pays se considèrent comme des hubs gaziers pour l'approvisionnement de l'Europe en gaz naturel. Or une information déjà diffusée indique que l'Egypte souhaite acheter des drones turques : une confirmation de la commande serait le signe d'un renforcement de leurs relations. En attendant, la Turquie et l'Egypte peuvent se comporter, sinon en amies, du moins en 'bonnes connaissances'. ... Jusqu'à ce que le vent tourne.»