Mexique : Claudia Sheinbaum élue présidente
Pour la première fois dans l'histoire du Mexique, une femme a été élue présidente. Victorieuse dans les urnes dimanche, Claudia Sheinbaum succédera au président de gauche Andrés Manuel López Obrador, dit "AMLO", dont elle était une étroite collaboratrice. Les chroniqueurs se demandent si la scientifique sera à la hauteur de la tâche qui l'attend.
Redresser la barre
El Mundo espère que Sheinbaum s'en sortira mieux qu'AMLO :
«La victoire de Claudia Sheinbaum représente à la fois un risque et une opportunité pour le Mexique. ... La première femme élue à la présidence devra prouver qu'elle est capable de se démarquer des postures profondément clivantes adoptées par son prédécesseur, qui avait fait des attaques contre la presse, contre l'Etat de droit et contre les organismes de contrôle électoraux sa marque de fabrique. ... Elle aura pour mission de faire oublier le bilan désastreux d'AMLO ces six dernières années : des niveaux records en matière d'insécurité et de pouvoir des narcotrafiquants, des homicides quotidiens et un nombre dramatique des personnes disparues - plus de 100 000.»
Une opportunité à saisir
La nouvelle présidente devra faire ses preuves, estime Christoph Gurk, correspondant de Süddeutsche Zeitung en Amérique latine :
«Si Sheinbaum est une environnementaliste reconnue, cela ne l'empêchera pas de continuer l'extraction de combustibles fossiles, comme AMLO avant elle. Il en va de même pour son féminisme : si Sheinbaum l'a plusieurs fois mis en avant par le passé, son engagement pour les droits des Mexicaines n'a toutefois pas été très marquée. Le Mexique enregistre en moyenne dix féminicides chaque jour, et le pays souffre déjà beaucoup des effets du changement climatique. Grâce à sa large victoire, Sheinbaum aurait la possibilité de s'attaquer aux deux problèmes à la racine. Toute la question est de savoir si elle saisira cette opportunité.»