Réfugiés : un an après le drame migratoire de Pylos
Un an après le naufrage dramatique d'un bateau de migrants au large de Pylos, en Grèce, de nombreuses questions restent en suspens. Ce que l'on sait, c'est qu'une embarcation de pêcheurs surchargée, partie de Libye et se rendant en Italie, a chaviré. Selon l'ONU, plus de 750 migrants étaient à bord - 104 ont pu être sauvés, et les corps sans vie de 82 personnes ont été repêchés. De graves soupçons pèsent sur les garde-côtes grecs. La presse fait le bilan de ce drame.
L'Europe a perdu sa boussole morale
Sur le portail Militaire, Nikos I. Spanos, amiral à la retraite des garde-côtes grecs, pointe la contradiction entre la pression exercée par Bruxelles d'un côté, et le respect du droit en vigueur de l'autre :
«Ce n'est pas la première fois que les garde-côtes grecs sont accusés de mettre en danger la vie de demandeurs d'asile. En mars 2020, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a même remercié la Grèce d'être le 'bouclier' de l'UE. Elle avait promis, dans un esprit de solidarité avec le pays, de faire en sorte que le maintien de l'ordre aux frontières grecques, qui sont aussi les frontières extérieures de l'UE, serait une priorité. … En vertu du droit maritime international et du droit européen, la Grèce avait non seulement le droit, mais aussi l'obligation, d'intervenir pour aider les personnes à bord et les sauver, indépendamment de leur statut.»
L'UE rend le trajet plus dangereux encore
Sur le portail In, le chroniqueur Lefteris Charalampopoulos écrit :
«Un an après, aucune enquête digne de ce nom n'a été menée pour faire la lumière sur les circonstances du naufrage. Des informations cruciales n'ont pas été divulguées, et on ignore si elles ont fait l'objet d'une enquête, et si oui, dans quelle mesure. ... Or la question décisive est aussi la suivante : un an après le drame, qu'avons-nous fait pour empêcher qu'une telle tragédie ne se répète ? Pas grand-chose, je le crains. L'Europe persiste à mener une politique visant à prévenir l'arrivée de migrants ; cette politique, loin de restreindre le nombre d'arrivées, a surtout rendu le trajet vers l'Europe plus périlleux encore.»