Pologne : le PiS privé de financement public
La Commission électorale polonaise a sabré les subventions électorales du parti ultraconservateur PiS, qui perd ses droits au financement public des partis pour une durée de trois ans. Dans les comptes de campagne du PiS pour les législatives de l'an dernier, plusieurs postes ont été jugés suspects par la commission. Il est notamment question de détournement de fonds publics au profit du parti. Quelles seront les conséquences de cette décision ?
Une leçon pour l'ensemble de la classe politique
Des institutions réellement impartiales seraient dans l'intérêt général, commente Rzeczpospolita :
«Les décisions de jeudi donnent à l'ensemble de la classe politique une leçon mémorable : mieux vaut respecter les règles et la loi, car personne ne détient éternellement le pouvoir et en politique, la fourberie peut être durement sanctionnée. La conclusion que l'on peut en tirer pour les institutions est toutefois moins édifiante. Car si la Commission électorale nationale qui a tranché sur le bien-fondé des subventions n'est pas politiquement neutre, le tribunal saisi par ceux qui contestent la décision est également considéré par une partie de l'opinion comme politisé.»
Tout le monde en profite
Polityka a la conviction que le PiS n'y laissera pas trop de plumes :
«Même si l'intégralité des aides devaient lui être coupées, le PiS n'en pâtirait pas, car c'est le parti le plus riche sur l'échiquier politique polonais. Du reste, il a d'ores et déjà annoncé une levée de fonds pour la présidentielle [l'an prochain], ce qui sera une merveilleuse occasion de faire sa publicité et de mobiliser la partie de son électorat tombée en léthargie ou lassée par la politique. Pour les partisans de la coalition gouvernementale, la suppression des subventions s'apparente à la réparation d'un préjudice subi et une preuve que l'administration Tusk est capable d'agir.»