France : composition d'un gouvernement de centre-droit
La France a un nouveau gouvernement, sous la direction du Premier ministre Michel Barnier. La majorité des membres du cabinet proviennent du camp de centre-droit de Macron et des Républicains. Dans plusieurs villes du pays, des milliers de manifestants ont protesté contre ces nominations, puisqu'à l'issue du second tour des législatives anticipées de juillet, c'est en effet le Front de gauche qui était arrivé en première position.
La division appelée à se poursuivre
Ce nouveau gouvernement français ne sera pas un gouvernement d'union, contrairement à la promesse de Macron, critique Tages-Anzeiger :
«Lors de son entrée en fonction il y a deux semaines, le nouveau Premier ministre français Michel Barnier avait annoncé une rupture. Or, après la présentation de son gouvernement, il est clair qu'il n'y en a pas. La seule rupture visible est celle de la promesse du président Emmanuel Macron, qui avait initialement promis aux Français de n'être ni de droite ni de gauche, de combler les fossés qui divisent la société, de réconcilier une France polarisée. Avec le nouveau gouvernement pour la France, cette ambition semble définitivement caduque.»
Compétence, compromis et continuité
Les Echos voit là des nouvelles encourageantes pour l'économie :
«Le nouveau gouvernement de Michel Barnier ... a de quoi rassurer le monde de l'entreprise. D'abord sur la méthode : le Premier ministre concerte beaucoup et s'est engagé à continuer à le faire pour préparer son discours de politique générale. Une ébauche de culture du compromis, si étrangère à la France. Le choix des personnalités ensuite. Pas ou peu de têtes d'affiche dans cette équipe, mais des ministres à Bercy ou rue de Grenelle qui maîtrisent leur sujet et qui veilleront à ne pas casser la dynamique créée depuis sept ans. ... Le casting, la méthode et le cap étant fixés, il reste maintenant à passer le crash test du budget 2025.»
Un gouvernement à la merci de Le Pen
Le nouveau gouvernement français est instable, met en garde NRC :
«Barnier et Macron cherchent à tendre la main aux Français qui votent à droite, espèrant ainsi éviter qu'ils ne se tournent encore plus massivement vers l'extrême droite lors de prochains scrutins. Paradoxalement, pour y parvenir, ils doivent s'assurer du soutien du parti d'extrême droite de Marine Le Pen. Seconde force d'opposition à l'Assemblée après le camp de gauche, le RN jouera un rôle décisif sur la longévité de ce nouveau gouvernement. Ceci illustre le pouvoir grandissant du parti de Marine Le Pen, même s'il est encore maintenu à l'écart du centre du pouvoir.»
L'Europe tend vers la droite
Paris s'inscrit dans une tendance générale à l'œuvre chez ses voisins européens, fait observer Le Soir :
«Si on dézoome de la France vers l'ensemble de l'Europe, on constate qu'en désignant Michel Barnier comme Premier ministre, Emmanuel Macron, autrefois centriste, n'a fait qu'aligner son pays à tant d'autres voisins. Jugez plutôt, ce même week-end, ... l'extrême droite (AfD) était à deux doigts des sociaux-démocrates dans le Brandebourg. ... En Belgique, notre sondage publié samedi, donnait à voir une Flandre qui n'avait jamais autant 'voté' à droite avec un Vlaams Belang en forme. ... Cette séquence clôture surtout une semaine qui a vu la nouvelle Commission européenne dominée par la droite... .»