Tchéquie : Babiš bientôt de retour au pouvoir ?
ANO, le plus grand parti tchèque d'opposition de l'ancien Premier ministre Andrej Babiš vient de remporter les élections régionales, s'imposant dans dix des treize circonscriptions. L'objectif affiché est désormais de renverser le gouvernement libéral-conservateur de Petr Fiala. Sur la scène européenne, Ano a rejoint une nouvelle alliance d'extrême droite dont font également partie le Fidesz hongrois et le FPÖ autrichien.
La destruction, une tactique payante
Hospodářské noviny propose l'analyse suivante :
«ANO a remporté plus de 35 pour cent des voix, soit une hausse incroyable de 15 points par rapport aux élections régionales d'il y a quatre ans, le meilleur résultat jamais obtenu lors d'un scrutin auquel Babiš ait participé. ... La tactique adoptée, celle de l'attaque frontale contre le gouvernement, 24 heures sur 24, sept jours sur sept, a parfaitement réussi. Elle n'a consisté qu'à dire que le gouvernement faisait fausse route, tant en politique intérieure qu'extérieure. ... On voit difficilement ce qui pourrait empêcher Babiš d'obtenir, dans un an, une confortable majorité aux élections législatives [avec le soutien des extrêmes, à gauche comme à droite].»
Le poison mortel de l'inflation
Seznam Zprávy avance une explication principale à l'échec des dirigeants :
«La moitié des Tchèques environ déclare que la situation financière de leur famille s'est détériorée au cours des douze dernières mois. Seul un Tchèque sur sept fait état d'une amélioration. Cette perte de pouvoir d'achat - provoquée par une inflation élevée sous la coalition gouvernementale menée par Petr Fiala - a probablement été le motif premier ayant influencé le vote des électeurs aux régionales. La devise populiste du parti ANO semble avoir fait recette : 'Nous vous rendrons ce que le gouvernement Fiala vous a pris'. Ceci peut expliquer que toutes les régions, quasiment sans exception, aient déplacé le curseur, suivant un mouvement général.»