France : échec du vote de défiance à l'Assemblée
Le nouveau gouvernement Barnier a survécu à une première motion de censure déposée par le Nouveau Front populaire (NFP). Reprochant au gouvernement de centre-droit de ne pas être l'expression de la volonté du peuple, les élus NFP estimaient qu'il devait être renversé. Avec 197 voix sur les 289 nécessaires, la motion a échoué. La presse du pays explique les tenants et les aboutissants de l'initiative.
Lassitude et épuisement
Les Français en ont assez, juge Le Figaro :
«Un spectacle politique dont les citoyens, excédés ou affligés, se détournent de plus en plus. Après trois scrutins intenses et contradictoires, les Français ont épuisé leurs espérances et leurs déceptions. Aucune proposition ne les contente pleinement. Alors, un certain nombre d'entre eux se disent, tout simplement : ' Qu'on laisse faire le nouveau premier ministre !' Il hérite d'une situation financière et sécuritaire catastrophique, il est le fruit d'une confusion politique et institutionnelle abracadabrantesque, mais il est là, sans plan de carrière (pour le moment), sans grande perspective autre que pousser les jours les uns après les autres en espérant que ça tienne.»
Une tactique cousue de fil blanc
Le quotidien La Croix analyse pourquoi, selon lui, le RN s'est abstenu et n'a pas soutenu la motion de censure :
«En façade, il s'agit, bien sûr, de ne pas provoquer une crise de régime, et le parti fondé par Jean-Marie Le Pen, empêtré dans un procès pour des soupçons d'emplois fictifs d'assistants parlementaires de députés européens, a beau jeu d'expliquer qu'il ne souhaite pas déstabiliser la Ve République. Mais en coulisses, nul n'ignore que le RN a besoin de temps pour renouveler ses cadres et préparer les prochaines échéances électorales. Sur le fond, l'effet est le même : ceux qui s'autoproclament 'premier parti d'opposition de France' se retrouvent ainsi, de fait, à soutenir le gouvernement qu'ils disent combattre.»